Quand la CSU fait la leçon à l'église catholique

 

Le premier ministre bavarois et président de la CSU, Markus Söder, vient de mettre les pieds dans le plat devant l’assemblée plénière de printemps du comité central des catholiques allemands. Il reproche aux responsables de l’église d’avoir attendu « beaucoup trop longtemps avant de réagir » face au scandale des abus sexuels d’enfants.  Il a également regretté qu’il y ait parfois « trop peu d’empathie à l’égard des victimes ».

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L’église ne pourra réinstaurer la confiance qu’à travers un traitement transparent et définitif du scandale a poursuivi Söder. Elle fait face aujourd’hui à une vague de croissante de sortie de l’église, de perte de ses fidèles. Or elle a une responsabilité unique en tant que garante de la morale, selon Söder,  et c’est pour cette raison qu’on doit la juger avec une sévérité particulière. Des mots d’autant plus remarquables que la CSU bavaroise entretient un lien étroit avec les églises, en particulier avec l’église catholique.

Mais Söder est quant à lui protestant et il n’a donc pas souhaité commenter en détail les efforts actuels de réformes au sein de l’église catholique allemande. Réformes revendiquées par le synode réunis depuis environ trois ans. Il n’en a pas moins souligné avec humour que tout amour est digne d’être béni de son point de vue, ajoutant que lorsque l’on peut « bénir des autoroutes, les gondoles et les Hamster, cela doit valoir également valoir pour les partenariats de couples homosexuels »

Les réformes revendiquées par le synode de l’église catholique comprennent notamment la bénédiction  des couples homosexuels, la droit d’accès à la communion pour les époux divorcés, l’ouverture aux femmes de certaines fonctions sacrées telles que le diaconat. L’église catholique a également renoncé au licenciement des salariés divorcés, dans les écoles, hôpitaux, services qui dépendent d’elle, sanctions jusqu’à présent incluses dans son droit du travail. Rappelons que les églises catholiques et protestantes sont le premier employeur en Allemagne dans la branche des services.

La présidente du comité central des catholiques allemands, Irme Stetter-Karp, revendique elle même une transformation profonde de l’église catholique «  qui doit cesser d’être un système de pouvoir absolu ». Le pape s’inquiète de ces revendications, estimant qu’il n’y a pas besoin « d’une deuxième église protestante en Allemagne ». La réforme de Luther fut une première dénonciation de son autorité, les revendications actuelles, bénies par le président démocrate chrétien de la Bavière, prennent le même chemin.

 

source: Spiegel on line

Michel Verrier

Author: Michel Verrier

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