Berlin, des réfugiés mal accueillis
Publié le jeudi 29 août 2013, 16:33 - modifié le 16/09/13 - Société - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (0)
- |
- Annexes (0)
Syriens, Palestiniens, Serbes ou Afghans, le quartier de Berlin-Hellersdof devrait accueillir plus de deux cent demandeurs d'asile dans une ancienne école aménagée. Plusieurs dizaines d'habitants des cités voisines ont manifesté leur hostilité aux premiers arrivants, dont certains ont préféré quitter le centre refuge immédiatement. Un homme crane rasé qui faisait le salut nazi a été arrêté , les affiches du NPD, le parti néo-nazi, souhaitent aux réfugiés un « bon vol de retour dans leur pays ». Une «association citoyenne » milite depuis plusieurs semaines contre le centre d'accueil. Une mère affichait sa « peur » des arrivants pour la sécurité de ses enfants rapporte le Tageszeitung berlinois. « En Palestine on faisait face à un mur, ici on se heurte à un mur de nouveau », constatait un réfugié palestinien, avant de s'exclamer face à 200 manifestants « vous voulez notre mort » ? Il confondait en fait les rangs des néos-nazis et des citoyens en colères, avec ceux des anti-fascistes venus contre-manifester, qui lui répondirent au contraire « We are your friends » !
Les antis-nazis ont décidé de mettre en place un piquet de « veille », pour protéger les réfugiés. Berlin devrait accueillir quelques 5000 réfugiés cette année, au total. Plus que jamais. Tous les centres d' accueil de réfugiés sont déjà pleins, d'où l'inauguration hier des nouveaux bâtiments de Berlin-Hellersdorf.
Pour Berlin, la ville qui est si fière de son image multi-kulti, de son ouverture au monde, c'est une triste surprise de voir l'extrême-droite radicale, attiser quotidiennement la haine de l'étranger, souligne Spigel on line, tandis que les voisins saluent les nouveaux arrivants du salut hitlérien ou assènent au micro « ce sont tous des criminels, renvoyez les chez eux ».
La mobilisation des anti-nazis n'est certes pas négligeable. 30 militants du NPD faisaient face ainsi lundi à 400 « anti-fascistes ».
La maire adjointe d'Hellersdorf, Dagmar Pohle (die Linke) défend sa commune et souligne que tous les habitants n'ont pas des idées de droite. Une forte majorité s'oppose à la mobilisation raciste pour défendre la démocratie. Une page « Hellersdorf aide les demandeurs d'asile » a été crée sur Facebook.
Wolfgang Bosbach, responsable des questions intérieures de la CDU a saisi l'occasion pour proposer un sommet immédiat sur les centre d'accueil des demandeurs d'asile, afin de ne pas laisser l'extrême-droite s'emparer de la question. S'attirant aussitôt de vives critiques. L'Union chrétienne a toujours popularisé ce thème elle même s'insurge, Dilek Kolak, SPD, accusant Bosbach de semer la panique pour des raisons électorales. Volker Beck, responsable des Verts, accuse également Bosbach de vouloir tirer profit es ambiances de progrome ici et là. Le problème ne vient pas des réfugiés, mais du racisme à leur égard, dont la coalition gouvernementale est en partie responsable faute de mener le combat contre l'extrême-droite.