La Stasi infiltrait les néo-nazis

La police d'état de l'ex-Allemagne de l'est surveillait en particulier les «jeunesses Wiking», les groupes d'actions locaux allemands rassemblant les nazis les plus radicaux, les groupes de reconstruction du NSDAP, la « fédération des jeunesses patriotes », les groupes sportifs et para-militaires tel que le groupe Hoffmann, officiellement interdit depuis 1980 rappelle le Berliner Zeitung.  Gundolf Köhler, l’auteur probable de l’attentat de Münich du 26 septembre 1980 qui fit 13 morts et 211 blessés lui aurait été lié.

 

stasinazis.jpg

Ses informateurs à l'ouest communiquaient leurs informations à la division 22 de la police d’état, chargée en particulier de suivre les milieux terroristes et d’extrême droite en République fédérale. Mais nombre d’indices dans les archives de la Stasi indiquent par ailleurs que les espions que la police secrète d’état de l’ex-RDA entretenait à l'ouest de l'Allemagne rapportaient également sur les activités des groupes d’extrême droite à la division des service extérieur de la stasi (HVA), chargée des activités d’espionnage dans les pays étrangers. Mais l’exploitation de ces archives qui auraient pu permettre notamment d'éclaircir les mystères de l'attentat de Münich, n’a pu être menée à bien, la plupart des dossiers de la HVA ont été détruits lors de la chute du mur.

L'intérêt du régime d’Erich Honnecker pour les activités des néo-nazis ouest-allemands tient à ce qu'il s'inquiétait notamment  des menaces d’attentat sur la frontière est-ouest et le mur séparant l’Allemagne. La Stasi espionnait attentivement les prises de contact entre les néos-nazis ouest-allemands et les milieux de l’extrême droite liés aux jeunes dans l’ex RDA. La division 22 de la stasi constatait ainsi en octobre 1989 « une tendance croissante des activités néos nazis en RDA et des prises de contacts avec les groupes nazis de l’ouest. »

La Stasi recensait environ 1129 «skinheads» en 1989 dans l’ex RDA -on ne parlait pas de néo-nazis dans les rapports officiels. Ils exerçaient leur brutalité contre les étrangers, les Punks et les Homosexuels, s’appuyant sur un entraînement intensif aux techniques de combat.

En octobre 1987 une douzaine d’entre eux avait attaqué une soirée musicale à la Zionkirche à Berlin-est ou les groupes « Die Firma » (est) et « Element of Crime »(ouest) donnaient un concert. La police qui surveillait celui-ci n’intervint pas, on releva de nombreux blessés. Jusqu’à cette date la Stasi avait constaté le développement des milieux d’extrême droite sans pour autant les prendre au sérieux.

Les responsables de la police d'état considéraient les jeunes néos-nazis difficiles à convaincre, et très résistant à toute influence en raison de leur idéologie et de leur psychologie de groupe.

Michel Verrier

Author: Michel Verrier

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Commentaires (0)

Soyez le premier à réagir sur cet article

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Aucune annexe



À voir également

Faillite Scholz.jpg

Berlin-Moscou, faillite d'une politique

face à l'agression russe "l'idéalisme allemand se révèle être une erreur historique, l'échec moral et matériel d'une génération" selon le Frankfurter Allgemeine.

Lire la suite

Kiew bouchons.jpg

Scholz condamne la "guerre de Poutine"

l'agression russe contre l'Ukraine remet fondamentalement en cause la politique d'ouverture et de partenariat économique de Berlin avec Moscou

Lire la suite