Après la Bavière...

Triomphe pour Seehofer et la CSU (47,7%), débâcle pour les libéraux (3,3%)qui ne sont plus représentés au Landtag. Pour Angela Merkel et la coalition gouvernementale démocrate-chrétienne et libérale (CDU-CSU/FDP), le test bavarois n'est pas rassurant. Et même s'il passe la barre des 5 %, dimanche prochain, le FDP sera-t-il encore un partenaire de poids suffisant pour constituer une majorité au Bundestag avec les démocrates-chrétiens?

C'est toute la question. Il reste peu probable que les Libéraux disparaissent du Bundestag. Ce serait un tremblement parlementaire...Le FDP va mener campagne cette semaine pour que les électeurs de la CDU lui accordent leur second suffrage -en Allemagne on vote pour un candidat au sein de sa circonscription et pour la liste fédérale d'un parti dont les élus seront représentés au parlement à la proportionnelle.

Mais ce sont des voix qui n'iront pas à la CDU dans ce cas, réduisant ainsi le nombre de ses députés. C'est un « jeu dangereux ». La démocratie chrétienne a ainsi perdu le pouvoir en Basse-Saxe (Hannovre) lors des dernières élections régionales, parce que le sauvetage du FDP lui a retiré les suffrages indispensables pour battre les sociaux démocrates.

La CDU se retrouve par ailleurs face à un partenaire bavarois surpuissant (voir mon billet...). Ce qui n'arrange pas forcément Angela Merkel qui devra faire droit aux revendications conservatrices de parti de Seehofer, comme elle a du le faire pour la « prime au fourneau », l'allocation versée aux mères qui élèvent leurs enfants à la maison au cour de ses trois premières années.

Pour le SPD (20,6%), le test bavarois n'est pas convaincant. Il a certes légèrement progressé en repassant la barre des 20 % -ce qui est un score « normal » pour les sociaux-démocrates à l'échelle de la Bavière. Mais l'opération Christian Ude a fait fiasco. En présentant le maire social-démocrate de Münich, face à Seehofer, le SPD pensait en effet réaliser un très beau score. C'est raté. La popularité d'Ude dans la capitale bavaroise n'a pas fait écho dans les villes et campagnes du Land.

Le vote de dimanche confirme enfin l'échec des Verts (8,6%). Leur campagne tourne à la catastrophe. La sortie du nucléaire reprise par Merkel après Fukushima les prive de leur terrain favori. Leur revendication d'un « jour végétarien » par semaine, avancée ces dernières semaines passe très mal, la campagne sur la hausse -nécessaire- des impôts pour financer l'éducation, la formation, la rénovation des infrastructures...aussi.

Et le pire pour eux est que Jürgen Trittin, leur tête de liste, est maintenant mis en cause pour avoir toléré au sein des Verts dans les années quatre-vingt l'expression de groupes homosexuels prônant la liberté des rapports sexuels entre adultes et mineurs. Ce qui ne va pas simplifier leur dernière semaine de campagne.

Bref, la perspective d'une nouvelle grande coalition, CDU/CSU/SPD semble sortir renforcée du scrutin bavarois, quoiqu'en dise les sociaux démocrates ce lundi. Sigmar Gabriel, le président du parti assure que les spéculations étalées à ce propos dans la presse sont « stupides »...

Selon les sondages, la grande coalition reste a formule de gouvernement préférée des électeurs, devant une coalition SPD/Verts. La coalition noire-jaune actuelle arrive seulement en troisième position...les Allemands n'ont pas envie d'une prolongation, comme le souhaite la chancelière pourtant.

Michel Verrier

Author: Michel Verrier

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