Gauck fait la leçon à Erdogan
Publié le mercredi 30 avril 2014, 19:04 - Europe - Lien permanent
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En visite à Ankara, le président de la république, Joachim Gauck n'a pas épargné ses critiques à la politique actuelle du premier ministre Tayeb Erdogan. Elle met selon lui en danger la liberté d'opinion, la liberté de la presse, comme l'indépendance de la justice...Rien que ça !
Les affirmations du «pasteur Gauck » ne sont pas dignes d'un homme d'état a répliqué Erdogan.Soulignant que la Turquie ne tolérait pas une intervention extérieure dans les affaires du pays.
Erdogan fait face à de multiples accusations de corruption, rappelons-le, a tenté d'interdire leur révélation, écoutes à l'appui, par Internet (Twitter et Youtube ont été interdit de diffusion) et s'est attaqué directement à la police et à la justice en déplaçant des centaines de policiers et de juges, chargés d'enquête sur les faits dénoncés. Il accuse le mouvement islamiste de Fehthulla Gülen qui facilita son accès au pouvoir d'être à l'origine de ces « fuites » et de mener complot contre lui aujourd'hui.
En Turquie même les mesures du premier ministre sont très critiquées. Le président de la cours constitutionnelle, Hasim Kilic, vient de déclarer que le la justice n'a pas à recevoir d'ordre de la politique. Les partis d'opposition ou les syndicats fustigent également les diktats d'Erdogan et sont « ami » le président de la république Abdullah Gül fondateur avec Erdogan du parti au pouvoir, l'AKP, ne fait pas mystère de ses désaccords avec le premier ministre.
Mais Erdogan estime que Gauck n'a pas « à faire la leçon à son pays » et ferait mieux de garder ses leçons pour lui. En Allemagne, souligne-t-il, des turcs ont été tués série par des militants d'extrême droite. En Turquie qui respecte les autres voit ses droits fondamentaux garantis.
Gauck a répliqué à son tour qu'il avait comme toujours parlé ouvertement des questions qui font débat dans la société, qu'il était resté "sur sa réserve" et n'avait fait que dire ce qu'on l'on peut se dire entre amis, en voulant donner à la Turquie un signe d'amitié et de respect, au moment ou la Turquie membre de l'Otan accueille un million de réfugiés syriens. Il a salué également la déclaration d'Erdogan concernant le martyre des Arméniens « comme un pas en avant ».