Vérités amères de l'emploi en Allemagne

Le salaire des salariés en poste qui disposent d'un contrats de travail "Kapovatz" ("kapazitätsorientierten variablen Arbeitszeiten" -temps de travail variable en fonction des capacité) est flexible en effet, Leur présence dans l'entreprise dépend de la présence et de la demande des clients. Un modèle qui bénéficie exclusivement aux employeurs, et dont l'institut économique de Berlin a étudié les effets pour le quotidien "die Welt".

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pauvre malgré le travail nov. 2016

Celui-ci cite ainsi l'exemple d'une mère célibataire, Manuela König, qui vit aux limites du seuil de pauvreté, bien qu'elle soit titulaire d'un emploi chez Toys"R"Us, la chaine américaine de jouets qui compte 65 filiales en Allemagne. Mais elle a au même titre que 90% des employés de l'entreprise un poste avec "travail flexible" en fonction de la demande. Elle n'a donc qu'un minimum d'heures de travail garanties.

Elle doit cependant être prête répondre à tout instant à son employeur pour travailler plus que prévu, et ne peut donc chercher un second emploi à temps partiel pour arrondir ses fins de mois. L'employeur bénéficie évidemment de ce type de contrat de travail. IL ne rémunère ses employés que lorsque ses magasins sont pleins. Et quand les clients sont absents, les employés se retrouvent sans ressources.

Les chaines de magasins qui utilisent ce type de contrats sont nombreuses, d'Esprit à H&M en passant par les vêtements Breuninger ou Kik. Partout ou la charge de travail varie fortement le travail flexible est toujours plus attractif pour les firmes. Qu'il s'agisse de la gastronomie, du tourisme, des soins à domicile. Un nombre croissant d'employés doit également se satisfaire de tels contrats salariaux dans les foyers pour personnes agées.

Andrea Nahles la ministre du travail social démocrate (SPD), n'estime pas nécessaire d'intervenir pour autant. Les chiffres du chômages qui s'affichent au plus bas sont en fait bradés par la politiqe qui maintient une zone grise dans les secteurs à bas revenus, réservés aux gens qui travaillent dans des emplois de seconde classe. Ce sont eux qui font les frais des risques économiques tenant à l'activité des entreprises, via les contrat "Kapovaz". Ou bien à travers les ramifications de filiales.

La chaine de meuble XXXL par exemple qui possède d'imense magasins en Allemagne, installe ses vendeurs dans des filiales du groupe. Ils reçoivent alors de la maison mère de la chaine un objectif de vente (Auftrag). Si cet offre n'est pas remplie la société est en faillite et les salariés peuvent être licenciéssur le champs. Les tribunaux du travail ont du se saisir de nombreux cas de ce genre au cours des dernières années.

Les récentes propositions de la ministre du travail Andrea Nahles(SPD) afin de contrer l'expansion de la tendance à la flexibilisation -en ce qui concerne les contrats à la tâche notamment- n'empécheront pas les entreprises de saisir toutes les opportunités qu'offrent les possibilités de contrats de travail flexibles pour remplacer ceux qui sont invalidés.

Michel Verrier

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