Swift: après Northstream un boulet de plus pour Berlin
Publié le samedi 26 février 2022, 13:23 - Partis - Lien permanent
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Après Northstream II, le refus d'exclure la Russie du système d'échange financier Swift comme le demande le président ukrainien, est un boulet de plus pour l'Allemagne. Annalena Baerbock (Grünen) ministre des affaires étrangères a pris la défense de cette décision politique partagée par l'Italie, la Hongrie. Tandis que la France se dit favorable à l'exclusion.
Mais elle entrainerait des dégats collatéraux massifs en Allemagne, argumente Baerbock. Les importations de sources d'énergie ne pourraient plus être financées. L'Allemagne fera tout ce qu'elle peut pour mettre fin à cette folie. Mais elle doit éviter de choisir des mesures qui se retourneraient contre elle, ce qui ferait rire Pourtine, selon la ministre des affaires étrangères.

50% des importations de charbon nécessaires aux centrale électriques allemandes au charbon proviennent de Russie. C'est un fait dont les Verts ne sont pas responsables, certes. Si le ministre de l'économie, le Vert Robert Habeck, cherche tous les moyens de diversifier les sources d'énergie de l'Allemagne, qu'il s'agisse du gaz ou du charbon. La participation des Grünen au gouvernement leur impose de faire face à la dépendance allemande des importations russes.
"Nous avons la responsabilité de veiller à ce que l'alimentation en électricité et en chauffage de l'Allemagne reste stable", souligne Annalena Baerbock. Si l'alimentation électrique de l'Allemagne était en effet défaillante pendant plusieurs jours, Poutine aurait atteint son but de "déstabiliser notre pays".
Pour renforcer ses arguments la ministre des affaires étrangères allemande fait appel aux intérets de la société civile, des familles et des associations humanitaires qui seraient également touchées, selon elle, en cas d'exclusion de la Russie du système d'échange financier Swift. Elle prend notamment l'exemple de la grand-mère qui ne pourrait plus virer son argent de poche à ses petits enfants à l'étranger.
Cela convaincra-t-il les électeurs des Verts et plus largement l'opinion allemande? D'autant que l'Italie est en train de revoir sa décision, Mario Draghi annonçant qu'il serait prêt à soutenir l'exclusion de Swift de la Russie. L'Allemagne se retrouvera dans ce cas seule, avec la Hongrie.