mercredi 5 janvier 2011
mercredi 8 décembre 2010
Pisa, l'Allemagne retrouve la moyenne
mercredi 21 juillet 2010
Hambourg, les partisans de la sélection précoce mettent la réforme scolaire de la coalition CDU-Verts en échec
"ta voix pour mon avenir", affiche des Verts pour la réforme.
Au « Bürgerschaft », le parlement de la ville-état, la réforme pour la création de l'école primaire, un établissement scolarisant tous les enfants de la première à la sixième classe, de 6 à 11 ans est pourtant soutenue à l'unanimité par tous les partis politiques présents, de la démocratie chrétienne au parti die Linke en passant par le SPD et les Verts. Une fois n'est pas coutume.
jeudi 25 juin 2009
Winnenden, le choc durera des années encore
vendredi 13 mars 2009
L'Allemagne désemparée tente de comprendre la folie meurtrière de Tim, 17 ans.
Tim avait entamé une psychothérapie pour dépression il y a un an environ, avec l'accord de ses parents. Puis il avait interrompu son traitement et se serait renfermé sur lui. Pourtant, champion de tennis de table, il était loin d'être un perdant, et n'était « pas du tout replié sur lui même », assure son entraîneur. Une photo le montre triomphant sur le podium dés quatorze ans, la coupe à la main. L'un de ses voisins, 19 ans, le dépeint certes plongé dans les jeux de mort de son ordinateur. « Mais il n'y a jamais joué plus que moi ou mes amis, précise Stefan, un de ses anciens camarades de classe. » Linda, 17 ans, assure qu'elle aurait pu imaginer d'autres garçons de la classe en tueur fou, « mais pas lui. Il avait l'air si gentil ».
Tim s'entraînait à tour de bras avec ses armes airsoft à billes dans la cave de la maison familiale ou au club de tir que fréquentait son père. « Mais je n'aurais jamais cru qu'il tire pour tuer, assure son ami Martin. Ou sur des oiseaux, pas sur des gens ». «Il cherchait une reconnaissance, à l'école il collectionnait les pires notes qui soient, insiste de son côté une élève de l'école qu'il fréquentait cette année. » Il se serait plaint d'être ridiculisé par les autres écoliers, brimé par une professeur. Autant d'affirmations contredites d'ailleurs par d'autres élèves ou professeurs, pour lesquels Tim était un élève normal.
« Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé, et nous n'arriverons jamais à l'expliquer vraiment", soulignait déjà le président de la république Johanes Rau, en 2002, au lendemain de la tuerie d'Erfurt ou Robert Steinhauser, 19 ans, 17 morts. Tout fut inventorié. Mauvais résultats scolaires, éducation ratée, isolement social, intoxication d'Internet, jeux d'ordinateurs violents et films d'horreur, accès facile aux armes et aux munitions, constituaient autant d'explications possibles de sa folie meurtrière. La loi sur les armes a été durcie depuis. Les « dangers » des jeux d'ordinateurs violents, « Counter Strike » au premier plan, mis en exergue. La prévention nécessaire pour éviter ce genre de drame, en repérant son auteur potentiel avant qu'il ne dérape en lui portant secours a été priorisée. Renate Hahn, rectrice du collège de Winnenden souligne que le suivi psychologique des élèves fragilisés, en crise, n'a cessé d'y être renforcé ces dernières années, avant de conclure la gorge serrée: «parfois on se sent impuissants». Tim est passé au travers du filet.
Ce billet reprend un article publié dans la Tribune de Genève. Voir également ma revue de presse allemande
jeudi 12 mars 2009
Nouveau massacre dans une école, à Winnenden près de Stuttgart
vendredi 4 juillet 2008
Les juges favorables à la notation des profs par les élèves
mercredi 13 février 2008
Le retour de Rütli, comment un collège sort de l'ornière
En quelques jours, le collège envahi par les caméras devint le symbole de l'échec, de l'impasse de ces collèges élémentaires (Hauptschule) qui récupèrent les élèves jugés les moins capables au sortir du primaire, dans un quartier problème qui plus est. A Neuköln, la banlieue populaire de Berlin, les allées de HLM côtoient d'anciens bâtiments industriels, le Turc est la seconde langue officielle. Les familles sans ressources n'ont aucun espoirs de voir leurs enfants « en sortir ». Plus de 80%des élèves du collège Rütli sont d'origine immigrée, 34% d'origine arabe, 26% d'origine turc. Et aucun d'entre eux ne trouve de débouché après l'école.
En urgence, les autorités scolaires berlinoises firent appel à Helmut Hochschild, directeur d'un collège élémentaire de Reinickendorf, symbole de la réussite, pour tenter de remettre Rütli sur ses rails. Hochschild se considère à la fois comme « un éducateur, un travailleur social et un conseiller des familles ». Fin psychologue sous des airs de grande gueule, motard endurci débarquant à l'école en blouson de cuir, il sait imposer une autorité sans être autoritaire. Partisan des méthodes scandinaves, il a observé sur place « les classes ou l'on enseigne à deux professeurs, avec le soutien du psychologue et de l'aide familiale ». Son collège de Reinickendorf mélange auto-discipline, écoute et sollicitation des élèves, incitation à l'initiative et au travail d'équipe. Il dispose d'une « station d'aide d'urgence» ouverte en permanence, ou les élèves peuvent venir vider leur sac, devant un médiateur. Ils sont eux même formés à prévenir les affrontements, la violence, avec l'aide de la police locale. Les enseignants volontaires reçoivent un formation psychologique élementaire.
Après avoir fait le constat qu'une bonne part des enseignants de Rütli restait disponibles, le nouveau directeur décida donc de s'atteler à la tâche, en mettant en oeuvre le principe du « Miteinander », du travail « les uns avec les autres ». Les gêneurs dans les classes en sont exclus, temporairement ou non, jusqu'à ce qu'ils respectent ceux qui veulent apprendre et cessent de troubler les cours. "L'enseignement commence vraiment quant on règle ces problèmes". Le succès du collège de Reinickendorf repose sur l'apprentissage dés l'école de l'initiative, de la créativité et du travail en équipe, en dehors de l'enseignement classique. Plusieurs mini-sociétés, animées uniquement par les écoliers fabriquent des meubles, des vêtements, font fonctionner la cafétaria du collège, un atelier photo et un atelier ski. Ils gèrent et administrent eux même leurs minis sociétés, assurent les relations avec la clientèle, le service après vente.
La méthode a été transposée à Rütli. Après le montage d'un spectacle musical, public, pour « montrer qu'on tournait la page», les élèves ont choisi de mettre sur pied un atelier de confection, ils se sont chargés de trouver sa ligne et se sont notamment taillé une célébrité à Berlin, avec le « T-shirt Rutli ». « Les écoliers, écolières montrent ainsi ce qu'ils sont vraiment, assure une collégienne».
Ils racontent eux même l'histoire sur leur site Ruetli.biz
Un appel d'air qui a remis Rütli sur ses rails. Un redressement qui aurait été impossible sans les liens que le nouveau directeur a contribué à re-tisser avec l'environnement, le collège et le lycée voisins, les jardins d'enfants, les associations familiales, et les entrepreneur, artisans volontaires, designer ou créateurs, tous disposés à donner un coup de main, pour sortir Rütli de l'ornière. Le collège est devenu aujourd'hui un modèle à suivre. La municipalité envisage la création d'un campus, qui regrouperait les établissements scolaires voisins et permettrait les échanges, les aides réciproques le « Miteinander ».
samedi 9 février 2008
L'école, le niveau des élèves, la sélection, et la politique des moyens
Le maire de Hambourg, Ole von Beust, CDU, ne veut pas faire marche arrière et revenir aux 9 ans de scolarité. L'Allemagne applique aujourd'hui sur ce point des critères identiques à ceux de ses voisins. Il ne veut pas entendre parler non plus de la prolongation de la semaine scolaire au samedi, pour alléger les rythmes. Il est hors de question de mettre en cause le « sacro-saint », week-end allemand.
Mais si la préparation du bac s'est mise à la norme européenne, le système scolaire allemand reste lui particulier, et très sélectif. L'orientation des élèves dés la fin de du primaire -Grundschule- à l'âge de 9, 10, est jugée prématurée par nombre de pédagogues. La répartition des élèves les moins doués dans les Hauptschule (collège élementaire), des « moyens » dans les Realschule (enseignement général, puis formation), et de l »élite » dans les Gymnasium (lycée préparant le bac), est réputée être la sélection sociale la plus radicale qui existe en Europe. Ses critiques soulignent qu'elle n'assure pas un enseignement de qualité supérieur aux systèmes basés sur l'école commune -au moins jusqu'à 16 ans.
Quant aux spécialistes allemands ils sont eux même divisés.
*Dieter Lenzen, président de l'université libre de Berlin, milite pour un enseignement à deux niveaux dans la capitale. Les Gymnasium resteraient en place, les Hauptschule et les Realschule, étant réunie dans des collèges uniques, les Gemeinsschaftschule -il existe également à Berlin des Oberschule, qui concentrent en un seul établissement les trois niveaux scolaires, Haupt, RealSchule et Gymnasium.
Selon Dieter Lenz, nombre d'écoliers sont mal aiguillés à la sortie de la Grundschule, du primaire, parce que les enseignants n'ont pas la formation pédagogique nécessaires pour discerner leur capacité. 25% des élèves envoyés dans les Hauptschule auraient les capacités nécessaires pour fréquenter la Realschule, 3% le Gymnasium.
Le modèle finlandais du collège unique -pour les trois niveaux- qui fait référence dans le classement international de l'OCDE (Pisa) est inapplicable selon lui à Berlin: « en Finlande les conditions sont bien meilleures, il y a par exemple trois professeurs par classe ». Une remarque intéressante qui souligne que le niveau des élèves n'est pas le discriminant, que ce sont les moyens qui font la différence dans l'enseignement.
*Son collègue de l'université technique, Ulf Preuss-Lausitz, le contredit. Partisan de la généralisation des collèges uniques, il souligne qu'ils sont les seuls à offrir la possibilité de remettre en cause le lien entre l'origine sociale et le succès scolaire.
dimanche 9 décembre 2007
Questions sur l'école
L'école à mi-temps (jusqu'à 13h30, 14h), le système d'enseignement très sélectif répartissant les écoliers dans trois types d'établissements scolaires de niveau différents après l'école primaire (HauptSchule, RealSchule, Gymnasium), l'alternance de la formation pratique en entreprise et de l'enseignement scolaire pour les écoliers du technique, sont les trois traits principaux qui donnent sa spécificité à l'enseignement allemand. Ils sont aujourd'hui mis en cause en Allemagne même. Certains y voient en effet la cause structurelle des déboires du système scolaire que reflètent les études Pisa. L'enseignement sélectif n'atteindrait pas les résultats qu'il se fixe. Il ne crée pas si l'on s'en réfère aux résultats de Pisa une "élite" scolaire, d'écoliers de haut niveau, dans les établissements supérieurs (Gymnasium, équivalent des lycées). Il fige par contre dés le plus jeune âge les inégalités scolaires, liées aux inégalités sociales -la sélection à lieu dés 8 ou 9 ans à l'école primaire-, sans qu'il soit possible ensuite de les résorber. lire en Allemand. Die Welt. "nous ne devrions pas être satisfaits de nos écoles" Le système à trois niveau garde cependant ses partisans. Ceux-ci assurent qu'il affiche les meilleurs résultats là ou la sélection est pratiquée avec rigueur et s'appuie sur des établissements de qualité, des enseignants motivés. Les régions dirigées par la démocratie chrétienne, telles que la Bavière, le Bad Würtemberg, la Hesse, sont ainsi des défenseurs du système actuel et font la promotion de leurs résultats scolaires, supérieurs à ceux des autres Länder.
dimanche 2 décembre 2007
L'ombre de Pisa
"Pisa", désigne en Allemagne les études de l'Ocde qui comparent les niveaux des écoliers de la planète. Celle de 2000 avait mis l'Allemagne Ko, parce qu'elle attribuait la mention passable aux écoles de République fédérale. L'étude 2006 dont les résultats doivent être publiés bientôt...fait déjà des ravages. Les premières fuites indiquaient des progrès sensibles en trois ans, et furent saluées en une de tous les médias. Mais les réjouissances sur les résultats fructueux des années d'effort enclenchés à la suite du choc de 2003, ont été aussitôt douchées par le coordinateur des études Pisa en personne, Andreas Schleicher, un Allemand.
L'étude 2006 est basée, précise-t-il, sur les connaissances en "sciences nat" et ne peut donc être comparée à celles de 2000/2003, fondées sur les niveaux en math et en lecture. En ces domaines, les jeunes Allemands n'auraient pas -ou guère- progressé selon lui. Du coup Schleicher s'est fait incendier par ses compatriotes...certains réclament même sa démission -une revendication rejetée sans hésitation par l'Ocde qui le considère comme un excellent pédagogue.
Il n'aurait qu'un seul but selon ses critiques: oeuvrer contre le système d'enseignement allemand d'établissements à trois niveaux. Les écoliers allemands sont répartis en effet à partir du CM2 selon leurs capacités dans les colléges élémentaires, les collèges d'enseignement général, ou le Lycée. Seul ce derniers conduit au Baccalauréat (Abitur). Selon l'Ocde -et donc Schleicher- le système allemand est le plus sélectif qui soit, socialement.