Angela Merkel espère beaucoup du nouveau président de la République des Etats-Unis: le renforcement du dialogue, et des réactions communes des deux pays notamment. Les relations avec les Usa devraient être fondées maintenant, selon elle, sur la certitude que les problèmes mondiaux ne peuvent pas être résolus par une seul pays, mais en collaboration les uns avec les autres, note
Spiegel on line.
Dans le domaine de la crise financière la chancelière espère un développement des accords multilatéraux. Ce qui signifie que les USA soient prêts à mettre à déléguer à des organisations internationales une part de leur propre souveraineté. Angela Merkel en garde les USA contre toute tentation protectionniste, ce serait la mauvaise réponse à la crise, a-t-elle souligné lundi. Les échanges avec Obama sur les mesures économiques indispensables seront essentielles, mais celles ci devraient marquer une renaissance de l'économie sociale de marché.
Le prochain sommet du G20 devrait permettre l'adoption d'une charte globale, commune, en ce qui concerne l'économie mondiale. La politique de développement durable devrait être renforcée, comme la lutte contre le développement inégal. La chancelière espère également qu'Obama et Medvedev, le président russe vont progresser ensemble sur la voie du désarmement et salue l'ouverture au dialogue du président américain à l'égard de l'Iran. Elle a refusé en même temps tout accroissement de l'engagement militaire allemand en Afghanistan. » « Celui ci ne dépend pas du président en place, mais de nos capacités ». Le vice-chancelier, le social démocrate Franck Walter Steinmeier, voit en particulier dans la politique étrangère de fortes chances de renforcer la collaboration transatlantique, avec l'Europe et la Russie.
Claudia Roth, présidente des Verts espère également du nouveau président, tout en mettant en garde contre des attentes exagérées rapporte le
Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les fossés qui se sont creusés entre les Etats unis et l'Europe en ce qui concerne la politique internationale devraient pouvoir être comblés. Guido Westerwelle, président du parti libéral, espère lui un respect réaffirmé des USA pour les Droits de l'Homme. Obama veut fermer Guantanamo ce qui permettrait de rétablir l'image de l'Amérique, selon lui. Il met en garde également contre la tentation protectionniste. « Le bien être pour tous est envisageable uniquement si les barrères économiques sont levées ». Le coordinateur de la politique germano-américaine, Karsten Voigt, SPD, estime que l'Allemagne devrait s'engager plus avant, politiquement et militairement sur la scène internationale, sous la présidence d'Obama. Il espère un nouveau traité de désarmement anti-nucléaire et un dialogue renforcé, Russie, Etats-Unis. Le porte parole de politique étrangère de la CDU, von Kläden, s'attend de son côté à ce que la stratégie des USA change dans l'engagement militaire en Afghanistan, avec le renforcement du volet d'aide au développement, à la reconstruction. Le
Financial Times souligne lui que le nouveau président américain a déjà pris la précaution de mettre en garde contre tout espoir démesuré à son égard. « Alors que nous sommes en guerre et que des millions d'Américains perdent leur job et leur maison. »
L' envolée du parti libéral, le FDP, irrite la CDU. La chancelière se serait particulièrement emportée lundi, lors de la direction du parti, contre le représentant des professions libérales et des petits entrepreneurs qui mettait à nouveau en garde contre les conséquences néfastes de la politique de la CDU qui prend trop ses distances avec l'économie libérale. Un reproche qu'Angela Merkel a d'autant moins apprécié que certains décrivent sa politique et ses mesures face à la crise comme une forme de « socialisme d'état » rapporte le
Berliner Morgenpost. Le ministre président du Bad Würtember, Günter Öttinger, souligne lui l'importance d'un programme clair du parti qui touche tous ses électeurs. Il faut faire attention souligne-t-il à cette tendance: « voter » FDP pour influer sur le parti du chancelier, la CDU, qui se renforce. La démocratie chrétienne s'inquiète en fait de ce que le FDP, son allié traditionnel limité depuis des décennies à la marge des 10%, ne lui grignote peu à peu ses électeurs du centre, des classes moyennes -en concurrence avec les Verts d'ailleurs. Pour Guido Westerwelle, chef du FDP d'ailleurs, les classes moyennes (professions libérales, entrepreneurs, unniversitaires...) ont retrouvé le chemin de son parti, comme l'indiquent les élections en Hesse. L'importance de cet électorat est mis en relief par une analyse du vote en Hesse, dans le
Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui souligne que ces catégories d'électeurs ont puni le SPD dimanche, après son flirt raté avec la gauche, en votant pour moitié pour le FDP ou pour les Verts, tandis que 200000 électeurs du SPD sur les 400000 perdus par rapport au scrutin précédent en 2008 sont restés chez eux.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire