vendredi 30 janvier 2009

Merkel fait la leçon à Obama | Les amendes doublent | Les évangélistes en imposent au centre fédéral de formation politique |

Angela Merkel met Barack Obama en garde contre le protectionnisme, et concurrence Sarkozy. Au forum de Davos, la chancelière s'est montrée méfiante à l'égard des subventions avec lesquelles les USA veulent protéger leur industrie automobile. Nous avons besoin d'une économie mondiale ouverte, dans le cadre de la crise financière et industrielle aujourd'hui, estime Merkel. Elle a pris ainsi le contre-pied des déclarations de la ministre de l'économie française Christine Lagarde, qui affirme que dans le cadre de la crise un « peu de protectionnisme est un moindre mal", rapporte l'hebdomadaire Stern. La chancelière est hostile a tout cloisonnement et elle milite pour saisir la chance qu'offre la crise actuelle de mettre en place une réglementation mondiale de l'économie. Il faut adopter une charte du développement soutenu. La protection du climat, la lutte contre la pauvreté ne doivent pas être perdues de vue.« Nous avons besoin d'une coordination internationale, pour ne pas paralyser complètement les forces du marché, car chacun vit pour sa propre survie. » Les règles communes de nombre d'organisations internationales qui existent déjà, peuvent constituer les bases d'une charte commune. Tous les états nationaux devront déléguer une part de leur propre responsabilité, estime la chancelière allemande. Elle se réfère notamment à l'Union européenne ou 27 états membres se sont habitués progressivement à prendre en compte l'influence d'instances qui dépassent leur cadre national. « C'est un processus d'apprentissage auquel toutes les nations, même les plus importantes, devront s'adapter ». Rien n'est impossible souligne la chancelière. « Le monde a déjà tenu des paris d'une autre envergure ». Il faut un compas pour sortir de l'ornière estime-t-elle enfin, pour ne pas y retomber dans les années à venir. L'économie sociale de marché, avec ses règles et ses institutions d'états, telle qu'elle est mise en oeuvre en Allemagne, est un bon modèle "qui pourrait servir de référence à travers le monde ». Merkel va ainsi inviter en février à Berlin les membres européens du G 20, note le Financial Times Deutschland. Elle se pose en concurrente du président français Nicolas Sarkozy qui a cherché à se profiler en manager de la crise au cours de ces derniers mois.

Les amendes les plus sévères de tous les temps. Jusqu'ici l'Allemagne passait pour un paradis pour les contrevenants. Le nouveau tarif qui vient d'être édicté ruine cette réputation à néant, selon le Berliner Morgenpost. Qui dépasse de 21 km/h la vitesse limité en zone urbaine devra dorénavant débourser 80 euros au lieu de 50. 160 euros s'il dépasse la limite de 31 km/h, contre 100 jusqu'ici. Hors des agglomérations l'amende pour excès de vitesse sera portée de 75 à 120 euros. En dépit de la réduction des accidents de la route au cours des dernières années, 5000 personnes environ perdent toujours la vie dans un accident routier chaque année.

Le centre fédéral de formation politique plie devant les églises évangéliques. La direction de l'office vient d'annoncer: « la publication de deux publications à propos de la responsabilité chrétienne dans une société démocratique. » Selon le quotidien alternatif berlinois Tageszeitung, cette phrase diplomatique dissimule la capitulation de la direction de l'office devant les pressions de l'association des églises évangélistes qui regroupe environ 1,4 millions de fidèles en Allemagne, dont 300 000 sont étiquetés comme des « intégristes ». Au départ le journal jeune Q-rage, diffusé à plus d'un million d'exemplaires et soutenu par le centre de formation politique, mettait en cause dans un de ses articles l'intolérance des églises évangéliques à l'égard de ceux qui professent d'autres opinions et croyances, religieuses ou philosophiques. Une analyse soutenue alors explicitement par le responsable du centre fédéral chargé de suivre la dite parution, diffusée dans 20 000 écoles. Q-rage relatait également comment un forum sur « les voies pour se libérer des pulsions homosexuelles », annoncé dans une fête évangélique, avait dû finalement être annulé devant les protestations. Autant d'informations qui ont fait réagir avec virulence les églises évangéliques, amenant finalement le centre fédéral de formation politique à faire amende honorable et à se distancier des propos de Q-rage sous la pression. Les deux publications annoncées par l'office lui permettront certes de donner un tableau d'ensemble des engagements chrétiens dans leur diversité et de rétablir du coup les relations avec les églises évangéliques, dont certains représentants ont été interviewés à l'occasion. Mais elles donnent l'impression d'un désaveu à posteriori du journal Q-rage, qui risque de mettre en cause le statut de l'office de formation politique auprès de ses jeunes lecteurs.

jeudi 29 janvier 2009

Rupture du dialogue Judéo-Chrétien | Gaza s'en mêle | Les pirates maîtres d'un tanker allemand | Le groupe familial Schaeffler s'étouffe avec Continental |

Le consistoire central des juifs en Allemagne rompt le dialogue avec l'église catholique. Charlotte Knobloch, président du consistoire et rescapée de l'Holocauste, tire ainsi les conséquences des éclats provoqués par les déclarations de l'évêque intégriste Richard Williamson, niant la Shoah. Elle souligne que cette rupture est « momentanée » et souhaite voir se lever une protestation au sein de l'église contre le comportement de Benoît XVI rapporte Spiegel on line. Knobloch ne croit pas que l'attitude du pape soit accidentelle. « Je n'ai pas à faire dans ce cas à des gens qui ne savent pas ce qu'ils font. Le pape est l'une des personnes les plus cultivées et les plus intelligentes de l'église. Et il pense ce qu'il dit, chaque mot qu'il prononce ». Charlotte Knobloch fut recueillie et protégé sous le régime nazi par une famille chrétienne, tandis que sa grand mère qui l'élevait était tuée à Theresienstadt. L'évêque de Ratisbonne souligne quant à lui que Williamson est responsable de ses éclats et non pas Benoit XVI. « Voulons nous faire un triomphe à celui qui dans des conditions normales ne serait jamais devenu évêque, voulons nous accuser injustement le pape et troubler le bon développement de la relation judéo-chrétienne »?

Tensions croissantes pour la communauté juive après la guerre à Gaza.

Charlotte Knobloch présidente du consistoire des juifs en Allemagne
s'adresse le 16 janvier à Münich à la manifestation en défense d'Israël.



Manifestation le 17 janvier pour la paix et la justice en Palestine,
à Münich également


Lala Süsskind, responsable de la communauté juive de Berlin, souligne que les inquiétudes des juifs en Allemagne se sont renforcées depuis la guerre de Gaza. C'est: « une vieille haine que remonte à la surface sous des prétextes nouveaux ». « Dés qu'ils se passe quelque chose en Israël, nous sommes toujours les méchants», souligne-t-elle dans le Berliner Zeitung. De crainte de jeunes juifs cachent aujourd'hui leur étoile de David sous le pull-over, ou laissent leur kipa dans la poche. Mais les autorités n'enregistrent pas de croissance des actes antisémites en ce qui les concerne et la communauté juive berlinoise reconnait ne rien avoir à reprocher aux politiques et au sénat qui gouverne la ville.

Les pirates du golfe prennent possession d'un tanker allemand. Le bateau qui navigue sous pavillon des Bahamas transporte du gaz. Le MV Longchamp, c'est son nom a été assailli à 2h30 du matin rapporte le Süddeutsche Zeitung. 13 hommes d'équipage sont à bord, 12 citoyens des Philipinnes et un Indonésien. C'est le troisième bateau à être pris par les pirates depuis le début de l'année. Quatre bateau et trois avions de reconnaissance de l'Union européenne sont chargés de la surveillance et de la protection du trafic dans la golfe. L'Allemagne vient de renforcer son intervention dans la région du golfe.

Pas de participation de l'état pour aider la famille Schaeffler à prendre possession du groupe Continental. Le ministre des finances social démocrate Peer Steinbrück estime que ce n'est pas le rôle de l'état de se porter au secours du groupe familial qui a lancé une OPA hostile et mal calculé son coup et son coût. Marie-Elizabeth Schaeffler, milliardaire, qui dirige l'entreprise d'équipements automobile bavaroise a vu trop grand en voulant avaler le trust Conti, trois fois plus gros que Schaeffler. Elle fait pression depuis des semaines auprès des autorités économiques et financières gouvernementales, pour qu'elles viennent à son secours et prennent éventuellement une participation dans le capital du groupe, rapporte die Welt. Schaeffler avait estimé cet été à 9 milliards le coût de sa tentative de rachat de Continental. Entre temps les deux firmes se retrouvent avec 22 milliards de dettes. Elles emploient 200 000 salariés et affichent au total 35 milliards de chiffre d'affaires. Les banques créditrices pourraient saisir les biens de la famille Schaefler. D'où ses appels à l'aide auprès des finances de l'état. Michael Glos, le ministre chrétien démocrate bavarois de l'économie du gouvernement merkel y serait plus favorable que son collègue Steinbrück, note le Süddeutsche Zeitung. Il connaît bien et apprécie Marie Elizabeth Schaeffler, franconienne comme lui. Les entreprises du groupe familial sont implantées à Schweinfurt, au coeur de sa propre circonscription.

mercredi 28 janvier 2009

Grèves à la Deutsche Bahn et nouveau scandale d'espionnage du personnel |

Revue tardive de retour de reportage à Dresde par le Prague-Berlin, un train aux wagons tchèques avec une locomotive allemande. L'Europe de l'est. A la gare de Dresde les liaisons avec l'ouest sont minoritaires. Demain jeudi la Deutsche Bahn circulera au ralenti en Allemagne. Des grèves d'avertissement sont annoncées dans neuf régions et villes. Berlin, Cologne, Magdebourg, Düsseldorf, Brême, Hambourg, Nürember, Münich. « Cette grève est aussi surprenante que la neige en hiver », selon le Süddeutsche Zeitung. Les syndicats Transnet et GDBA ne revendiquent pas seulement des hausses de salaires, mais également une ré-organisation du temps de travail. Il ne s'agit pas de sa durée en effet. Mais de la manière dont l'entrepreneur organise les prises de service. Les salariés souhaitent pouvoir planifier leurs week-end et les jours de vacances qu'ils passeront avec leur famille. Or un conducteur ou un agent apprend souvent en fin d'équipe quand il sera à nouveau actif. Et souvent il n'a que neuf heures de battement devant lui. La direction de l'entreprise comme les syndicats s'accordent pour dire que ce n'est pas normal. Transnet et le GDBA réclament 12 week-end libres par an. Il s'agit aussi pour les syndicats de montrer leurs muscles. Pour Transnet particulièrement, dont Norbert Hansen, l'ex- président, est passé il y a presque un an avec armes et bagages du côté de la direction en devenant chef des services du personnel de la DB! Un choc! Il vient d'appeler en vain les syndicats à faire l'économie de la grève, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le nouveau chef du syndicat Transnet doit donc faire ses preuves.


Une belle photo du rail dans l'article du Frankfurter Allgemeine.

D'autant qu'il a de la concurrence. Le syndicat des conducteurs de train, le GDL, a fait la démonstration de sa force l'an dernier, en tant que groupe catégoriel. En démontrant qu'il était capable à lui seul de bloquer le rail et d'obtenir ce qu'il réclame, en dehors, voir contre les syndicats « traditionnels ». Transnet et le GDBA revendiquent 10% de hausse des salaires. La direction proposait jusqu'ici 1% en 2009 et en 2010 et une prime basée sur les résultats de l'entreprise, de 200 à 1000 euros maximum. Parallèlement la direction de la DB négocie avec les conducteurs de train qui revendiquent 6,5% de hausse de leurs salaires, résume Spiegel on line. La Deutsche Bahn aurait évoqué dernièrement une hausse de salaires de 2,7 à 3% selon le quotidien die Welt, qui souligne que les négociations vont se poursuivre les 30 et 31 janvier. Il faudra que la direction de la DB fasse encore un effort selon le chef du GDBA. D'autant que la confiance entre la direction et le personnel vient encore d'en prendre un coup après les dernières révélations des services anti-corruption de l'entreprise qui reconnaissent avoir espionné 173000 (sic!) salariés dont les comptes bancaires notamment auraient été examinés afin de vérifier s'ils n'entretenaient pas des liens coupables avec 80000 partenaires, sociétés proches, ou commanditaires liés à la DB. Des vérifications entamées sans le début du moindre soupçon, mais qui auraient permis de coincer une centaine de personnes selon certaines sources, note le Frankfurter Rundschau, qui s'interroge: « jusqu'ou peut aller la Deutsche Bahn. « La défiance voyage avec la Deutsche Bahn », titre le quotidien financier, Financial Times Deutschland, qui souligne tout de même qu'il n'est pas certain que la DB ait franchi les barrières légales en entreprenant ces recoupements de données qui frappent les trois quart de son personnel. Son comportement maladroit n'en pousse pas moins l'opinion à ranger dorénavant la compagnie ferroviaire dans la même catégorie que les Telekom ou la chaîne Lidl qui ont fait successivement scandales ces derniers mois en soumettant leurs employés à l'espionnage systématique d'agences spécialisées.

mardi 27 janvier 2009

Peine clémente pour Zumwinkel | Pas de prime pour les gros cubes |moral des affaires en hausse | Le consistoire juif boycotte la célébration de l'Holocauste

Deux ans de mise à l'épreuve et un million d'amende pour Klaus Zumwinkel. L'ex président de la Deutsche-post n'ira pas en prison, bien qu'il ait battu les records de la fraude fiscale en dissimulant incognito pendant des années des millions d'euros sur le compte de sa fondation « Devotion Family Foundation » au Liechtenstein. Le procureur du tribunal de Bochum a souligné qu'il avait tout de même payé des millions d'euros d'impôts en toute loyauté pendant qu'il en dissimulait seulement un petit million, note le Berliner Morgenpost. Zumwinkel avait mis au point avec la banque un protocole de sécurité à toute épreuve. Pas plus d'un appel téléphonique par an, avec mot de passe et sans évocation de nom. La cour estime quant à elle, que les regrets de Zumwinkel son sincères. « C'est la plus grosse erreur de ma vie, dit-il ». Bref un procès en or pour l'accusé commente le Sächsische Zeitung de Dresde. Formellement il n'y a rien à dire contre le jugement du tribunal de Bochum, il est évident néanmoins qu'il s'agit d'une peine clémente. Zumwinkel qui perçoit une pension de millionnaire, signale le Financial Times Deutschland, a l'intention de poursuivre sa carrière dans les affaires et l'investissement.

Pas de prime CO² pour les grosses cylindrées. Le ministre de l'environnement, le social démocrate Sigmar Gabriel semble avoir finalement fait valoir ses arguments. Il n'y aura pas de limite de la cylindrée pour les gros cubes, qui auraient fait figure de prime à l'émission de CO². Le principe sur lequel devrait s'accorder le gouvernement aujourd'hui pour le calcul de la taxe automobile (Kfz), la vignette annuelle, tiendra compte à la fois de la cylindrée et du taux d'émission de CO² souligne le Frankfurter Rundschau. Les possesseurs de véhicules propres émettant au dessous de 120gr/km paieront simplement un forfait annuel de deux euros par 100 cm3 de cylindrée, 9,5 euros pour les moteurs diesel. Au dessus de 120 gr/km le tarif sera de 2 euros par gramme de CO² supplémentaire. Concrètement, selon des sources ministérielles, le détenteur d'une Smart payait 67 euros de vignette jusqu'à présent et paiera dorénavant 20 euros. Une VW Golf (149 gr/km CO²) payait 94 euros et paiera à l'avenir 86 euros. Une Chrysler Viper , 8200 cm3 de cylidrée et 489 gr/km sera taxée 904 euros, contre 560 aujourd'hui. Une Ford Focus (119gr/km) verra son Kfz réduit de 247 à 152 euros. Une Audi Q7 de 6000 cm3 de cylindrée dégageant 298 gr/Km verra sa vignette de 926 euros inchangée. Un tarif qui ne satisfait pas les écologistes des clubs des transports allemands qui soulignent que la taxation uniforme au delà de 120gr/km ne pénalise pas les gros véhicules dont les taxes resteront finalement inchangées voire inférieures à la KFZ actuelle, sauf exception.

Rebond du climat des affaires. Contrairement aux pronostics des spécialistes l'indice Ifo qui mesure le moral des entrepreneurs est à la hausse. Il est passé de 82,6 à 83 au lieu des 81,3 qui avaient été prévus rapporte die Welt. Son rebond a provoqué du coup une hausse des valeurs boursières et de l'euro. Les spécialistes invitent tout de même à rester prudent. Le groupe Siemens de son côté annonce également un résultat d'exercice en hausse par rapport à l'année précédente signale également die Welt.

Le consistoire des juifs en Allemagne boycotte la célébration de l'Holocauste. Éclat pour la commémoration officielle au Bundestag: les personnalités de la communauté juive seront absentes souligne le Tageszeitung. Elles veulent protester ainsi contre le mépris et la haine croissante qui est exercée à l'égard des juifs. Les responsables du consistoire ne sont pas invités à la tribune du parlement, et sont simplement traités comme des personnalités de second rang qui ne sont pas saluées à l'instar des représentants(es) d'institutions fédérales. Le consistoire constate par ailleurs une multiplication des mails et lettres d'insultes, voire de menace de morts, qui lui sont adressés depuis la guerre à Gaza. Leur nombre est passé de 200 à 300 en moyenne. La libération du camp d'Auschwitz le 2è février &945 est célébré officiellement en Allemagne depuis 1996.

lundi 26 janvier 2009

Le péché du pape | Agence énergies renouvelables | Qimonda en faillite, la Silicon Saxony en péril | Les Verts champions de l'Europe

Benedikt XVI, le pape allemand, accusé d'enclencher la marche arrière toute. Il y a cinquante ans le concile Vatican II ouvrait les portes de l'église au monde moderne, estime le Süddeutsche Zeitung. Elle reconnaissait la liberté de choisir sa religion et la nécessité d'ouvrir le dialogue avec les autres croyances. Les prêtres se tournaient vers le peuple et abandonnaient le latin pour lui parler dans sa langue. Nombre de catholiques se sentent depuis chez eux dans leur église. La levée de l'excommunication des évêques intégristes, traditionalistes, hostiles au concile, par un pape allemand de surcroît, est de ce point de vue un recul complet pour le quotidien de la très catholique Bavières. D'autant que Benoit XVI n'hésite pas à accueillir dans son église un évêques antisémite, qui vient de tenir des propos niant l'holocauste et considérés comme un crime en République fédérale. Le parquet de Regensburg a ouvert l'enquête sur les déclarations de l'évêque incriminé, le britannique Richard Williamson. Le quotidien munichois balaie du revers de la main l'argument selon lequel le pape n'a pas à se prononcer sur ses dires, en soulignant que Benoît XVI, le chef d'un milliard de catholiques, n'évolue pas dans un monde d'idées et de dogmes purs. Son geste sabote à nouveau le dialogue judéo-chrétien. « le péché du pape », titre de son côté le Frankfurter Rundschau qui s'interroge: « quelle serait la réaction si un dignitaire musulman assurait que 200 à 300000 juifs tout au plus ont péri dans les camps de concentration et que les chambres à gaz n'ont jamais existé ». La question se  poserait immédiatement de savoir jusqu'où l'Allemagne tolérerait ce type de comportement d'une communauté religieuse. Le quotidien libéral de Francfort met en demeure Angela Merkel et Wolfgang Schäuble, ministre de l'intérieur, de réagir aussi vertement à l'égard de l'église catholique.

Tous en choeur pour les énergies renouvelables. Le rassemblement à Bonn de représentants de plus d'une centaine d'états -dont 60% sont des pays en voie de développement- pour constituer l'Irena, l'agence pour les énergies renouvelables, pourrait marquer un tournant. L'agence devrait permettre de combler beaucoup plus rapidement le fossé qui existe entre la part qu'occupent ces dernières sur le marché de l'énergie et leurs ressources potentielles, qui sont gigantesques, souligne Siegmar Gabriel, ministre social démocrate de l'environnement, dans le Tagesspiegel. Avec une centaines d'experts et un budget de 25 millions d'euros elle fera contre-poids aux organismes qui promotionnent d'autres sources d'énergie. Comment peut-on par exemple conseiller à la Jordanie de construire un centrale nucléaire, alors que ses paysans ne disposent pas d'assez d'eau pour arroser leurs champs, remarque le ministre. L'Inde quant à elle s'est fixé le but de doter chaque ménage d'une prise de courant d'ici 2020. Le solaire peut être une solution et l'Irena pourrait jouer dans ce cadre un rôle de conseiller, d'intermédiaire indispensable. Gabriel souligne que l'agence ne sera pas un promoteur à l'exportation des produits énergétiques allemands « propres » et souligne l'intérêt de la France, spécialiste du nucléaire, à l'égard de l'Irena. Paris et Berlin ont travaillé de concert ces dernières années au développement d'un plan solaire en Afrique du nord et au proche-Orient.

Qimonda, le fabricant de barres mémoires en faillite. Fin décembre la filiale d'Infineon, spécialiste des chips et de la mémoire vive pour ordinateurs paraissait sauvée. 300 millions de crédits lui avaient été accordés par Infineon, l'état de Saxe, et le Portugal, ou Qimonda est implanté et emploie 1800 salariés à Porto. mais le groupe a finalement déposé son bilan en fin de semaine dernière, les 3200 emplois du site de Dresde sont menacés, souligne le Financial Times Deutschland. Plus généralement la faillite de Qimonda menace l'ensemble de l'industrie Hi-tech saxonne, et ses 40 000 salariés. Dresde s'est reconstruite après la chute du mur en faisant le pari de devenir la Silicon Saxony. Elle a profité à de la haute technicité de ses salariés et ingénieurs, léguée par les entreprises de l'ex RDA telles que Robotron et par ses universités réputées, et de l'implantation du groupe Amd, concurrent d'Intel. La crise et le repli sur les marchés de l'informatique qui touche y compris des fabricants tels que Samsung menacent maintenant ce qui faisait figure de modèle de la reconstruction de l'ex Allemagne de l'est.

Les Verts pour l'Europe du « New Green Deal ».
Le parti écologiste a tenu son congrès ce week-end pour la préparation de la campagne des élections européennes. Les Verts qui ont accueilli d'une « standing ovation » le premier ministre luxembourgeois, chrétien démocrate, Jean Claude Jüncker, veulent être les premiers défenseurs de l'Union européenne, qui, « en dépit de ses excès bureaucratique », est seule garante de la paix note le Tageszeitung. Un « New Green Deal » doit selon être la réponse à la crise financière. Les investissements dans l'écologie et le social sont les bons moyens pour sortir de la crise. En 2050 les énergies alternatives devraient avoir remplacé le charbon le pétrole et l'atome. Les marchés financiers devront par ailleurs être strictement réglementés. L'un des fondateurs d'Atac Allemagne figure en bonne place sur la liste des Verts pour les élections au parlement de Bruxelles.

vendredi 23 janvier 2009

Salaires mini dans 6 branches | La Bavières épargne fumeurs et non-fumeurs | L'Anglais à 6 ans c'est zéro | Charlottenburg contre la Scientology | Une montagne à Berlin |

Le Bundestag a légalisé un salaire minimum dans six nouvelles branches. Plusieurs centaines de milliers de salariés devraient ainsi être protégés contre le dumping salarial, dans les services de soin à domicile, la sécurité, les services des laveries, la collecte des déchets, la formation continue ou certains travaux miniers. Il ne s'agit pas en fait d'un salaire minimum interprofessionnel. Mais la loi adoptée en 1996 pour protéger les travailleurs du bâtiment contre le dumping dans les entreprises du secteur employant des travailleurs étrangers est étendue aux 6 branches concernées. Un salaire minimum pourra également être mis en vigueur dans les branches dans lesquelles existent déjà des accords salariaux négociés entre les employeurs et les syndicats, qui couvrent moins de 50% des effectifs concernés, rapporte le Frankfurter Rundschau. Un « plancher salarial » sera également institué dans le travail temporaire, et devra être respecté par les entreprises de location de services intérimaires. Le SPD et la CDU/CSU ont voté ces mesures. Les verts se sont abstenus. Le FDP, le parti libéral a voté contre. Elles sont, selon lui, hostiles aux entreprises et à la création d'emplois. Le parti la Gauche s'y est opposé de son côté, parce qu'elles sont « insuffisantes et maintiennent, 19 ans après la réunification, des tarifs salariaux différents à l'est et à l'ouest ». La confédération des syndicats le DGB juge également que ces lois ne font pas le compte et revendique un salaire minimum pour tous de 7,50 euros de l'heure. Le syndicat des services et de la fonction publique Ver.di juge quant à lui que ces mesures sont un pas dans la bonne direction.

La Bavières veut protéger la liberté de fumer, et les non-fumeurs. Le nouveau gouvernement bavarois démocrate chrétien et libéral prépare une nouvelle loi qui va revenir sur les règles strictes entrées en vigueur il y a un an, interdisant la cigarette à peu près dans tous les établissements rappelle le Süddeutsche Zeitung. Une politique très mal accueillie par les habitués de la cigarette. Elle a multiplié la création de clubs de fumeurs et serait en partie à l'origine de la débâcle enregistrée par la CSU en septembre dernier (-17%). Le ministre de la santé bavarois veut trouver maintenant la bonne voie entre les deux extrêmes: « la stricte protection des non-fumeurs sans exception et le laisser aller ». Pour ne pas brimer les fumeurs, la cigarette ne sera plus interdite par exemple dans les tentes à Bière qui foisonnent dans la capitale bavaroise notamment pendant les fêtes. Elle sera également autorisée là ou l'isolation technique permet de protéger les non-fumeurs. A Berlin les bars fumeurs interdit au moins de 18 ans seront quant à eux légalisés. La municipalité SPD/La Gauche s'apprête elle aussi à « libéraliser » sa loi d'interdiction de fumer contestée, note le Tageszeitung. Les bistrots en question devront avoir 75 m2 de surface maximum.

L'Anglais à l'école primaire c'est nul. L'apprentissage de la langue « globale » semblait être une bonne réponse éducative à la mondialisation pour certains signale Spiegel on line. Un moyen aussi de redresser le niveau scolaire des écoles allemandes mis en cause ces dernières années par les enquêtes Pisa de l'Ocde. Or une étude réalisée en Bavières souligne que 95% des enseignants ne voient pas de différence en fin de 5è classe (9-10ans) entre les élèves qui ont débuté l'anglais en début d'année et les apprentis précoces.

Berlin-Charlottenburg met en garde contre l'église de Scientology. « Halte »!Le superbe kiosque publicitaire vient d'être recouvert d'affiches de la municipalité de Charlottenburg-Wilmersdorf, devant le siège de l'église de Scientology en Allemagne, un bâtiment moderne à quatre étages dont l'inauguration avait fait scandale. La municipalité met en garde contre les activités des scientologues qui peuvent « mettre en danger la démocratie, les choix et le libre-arbitre de chacun » rapporte le Tagesspiegel . Les autorités de l'arrondissement s'affirment hostiles à l'église, attendent des autorités berlinoises que la « secte » soit mise sous surveillance, et éventuellement poursuivie. La secte envisage de porter plainte pour diffamation. Ses « activistes » font régulièrement permanence notamment sur le Kudam', les champs-élysées berlinois avec leurs appareils à mesurer le stress!

Une montagne au centre de Berlin. Les suggestions des architectes ne manquent pas pour aménager l'espace vide dont dispose Tempelhof, l'aéroport désaffecté. L'un d'entre eux a cette idée originale et géniale: construire une montagne de 1000 mètres de haut avec deux sommets, Bombengipfel 954 m et Rosinengipfel 1071 -allusion au pont aérien de l'aviation américaine pendant le blocus soviétique-, une piste de ski, un chalet de montagne, des pistes de randonnée, des espaces pour faire des grillades -une habitude berlinoise en été dans les espaces verts- note le Berliner Morgenpost. La montagne dépasserait de 800 mètres le point le plus élevé de la capitale et trônerait en son centre. Mais c'est un rêve en fait. Irréalisable. Son auteur a voulu concrétiser la nostalgie de la montagne des berlinois et protester à sa façon contre les projets « débiles » qui s'accumulent auprès des services de la municipalité et parmi lesquels sera choisi celui qui modèlera le futur Tempelhof. On compte notamment un site cinématographique, 5000 appartements, un quartier relié à Berlin-Kreuzberg, le fief voisin des verts et des alternatifs, ou bien un îlot d'habitation et de loisir noyé dans la nature. Parmi 80 projets la municipalité berlinoise en a sélectionné une douzaine, parmi désigner le projet finale. Elle a sélectionné notamment un quartier du sexe, « Rotlichtviertel », avec bordels, prostituées et attractions permanente selon le Berliner Zeitung. « C'est peut être un concept plus original mais il n'est pas certain qu'il soit réalisable », estime la porte parole de la municipalité pour l'aménagement.

jeudi 22 janvier 2009

Prime aux émissions de CO² | Prime à la casse en cause | Les compagnie charter sous surveillance | Baader-Meinhof en quête d'Oscar | Espionnage discret à la Deutsche Bahn

Les grosses cylindrées pourraient être privilégiées en dépit de leurs émissions de CO². La réforme de la Kfz, la vignette automobile, était censée jusqu'ici être d'inspiration écologiste. Les gros véhicules qui dégagent plus de 200 , voire 300 gr/km devraient en faire les frais. Les petites cylindrées propres en tirer tous les bénéfices. Or selon des projets de barèmes publiés par le Süddeutsche Zeitung, les négociations en cours au sein de la coalition d'Angela Merkel aboutiraient pratiquement au résultat inverse. La conduite d'une Audi A8 de 4,1 litres de cylindré, dont l'émission de CO² s'élève à 249 gr/KM, nécessite ainsi le paiement d'une vignette annuelle qui s'élève jusqu'ici à 648 euros. Celle-ci pourrait être réduite à 558 euros, après la réforme de la Kfz. La réduction tiendrait au nouveau calcul de la vignette et des parts respectives de la taxation de la cylindrée et des émissions de gaz nocifs. La cylindrée serait taxée en effet sur la base de 2 euros par 100 cm3, jusqu'à 2500 cm². La taxe ne dépasserait pas 50 euros donc, pour les véhicules de plus de 2,5 litres, un plafond qui n'existe pas aujourd'hui. Une Audi quattro Q7 de presque 6 litres de cylindrée épargnerait ainsi 300 euros et verrait sa vignette ramenée finalement de 926 euros à 656 euros. La vignette d'une VW Golf de 1,4 litre de cylindrée quant à elle serait ramenée de 94 à 86 euros. 8 euros d'économie! Le projet serait déjà fort avancé au sein de la coalition gouvernementale et pourrait entraîner un affrontement en son sein entre le ministre de l'environnement Peter Gabriel (SPD) et ses collègues sociaux démocrates, Peer Steinbrück ministre des finances et Wolfgang Tieffensee, ministre des transports.

La prime à la casse sévèrement critiquée par les clubs des transport (VCD). Face au tout puissante Adac, l'automobile club allemand, le VCD, qui se préoccupe de la lutte contre le réchauffement climatique dans les transports, fait figure de David contre Goliath. Mais le club, fondé contre la politique de « béton » de la CDU et du lobby automobile en 1986, estime que la prime à la casse de 2500 euros annoncée par le gouvernement d'Angela Merkel avec succès selon le Märkische Allgemeine, est insensée et irréformable, note le Frankfurter Rundschau. Elle ne comporte aucune incitation réelle à l'achat de véhicules propres, à l'inverse de la prime française liée à l'émission de CO² du nouveau modèle acheté. La prime en Allemagne ne devrait pas être attribuée pour l'achat de véhicules dont le moteur émet plus de 140 gr/km, et qui ne correspondent pas aux critères euro 5, selon VCD. Une prime de transport devrait être attribués aux usagers qui délaissent le véhicule individuel au profit des transports collectifs. Les usagers qui peuvent bénéficier de la prime actuelle seront par ailleurs limités, souligne le VCD. Puisqu'ils doivent avoir un véhicule de plus de neuf ans d'âge et l'échanger d'ici un an, un an et demi. Une prime qui désavantage donc tous ceux qui ont récemment changé de monture pour acheter un véhicule propre conforme aux dernières normes européennes.

La centrale des consommateurs somme à nouveau les compagnies charter d'afficher leurs vrais prix. Elles doivent se conformer aux normes européennes en vigueur depuis novembre et faire en toute clarté leurs offres, tous frais et suppléments compris. Condor, aurait déjà mis à jour ses pages web, ou l'on peut réserver sa place, TUI aurait également entrepris cette démarches signale le Berliner Zeitung. Easy jet se donne jusqu'à fin mars. Germanwings a effectué seulement quelques modifications, d'autres compagnies n'ont pas réagi par contre. Intersky, Ryanair, Air Malta eDream sont menacées de plainte de la centrale des consommateurs comme ce fut le cas pour Air Berlin.

Baader-Meinhof Komplex sélectionné pour les Oscars. Le film de Bernd Eichinger et Uli Eidel sorti en septembre sur l'histoire de la Raf -contesté en Allemagne notamment par les familles de victimes- a été sélectionné pour les Oscars au festival du film de Los Angeles, dans la catégorie « meilleurs film de langue étrangère (non Anglaise) » note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il s'opposera notamment dans cette catégorie au film français « entre les murs » et à Waltz with Bachir (Israël).

La Deutsche Bahn a espionné pendant des années au moins des centaine de ses responsables. Il s'agit de mesures prises dans le cadre de la lutte anti-corruption assure la DB. Les personnes surveillées n'auraient pas été mises sous écoutes, leurs compte bancaires n'ont pas été mis sous surveillance, rapporte le Tageszeitung. Network Deutschland, l'entreprise chargée du travail est la même qui a procédé à l'espionnage de cadres, dirigeants, syndicalistes chez Deutsche telekom. Ses investigations auraient porté atteinte à la protection des données, contrairement aux assurances de la Deutsche Bahn.

mercredi 21 janvier 2009

Obama divise la coalition | Pas d'indemnisation pour les enfants "mal" assistés | Grosse retraite pour l'expert en détournement | Dissolution des ailes du SPD Hesse

Obama provoque un Krach dans la coalition d'Angela Merkel. La fermeture de Guantanamo signifierait la libération de plusieurs dizaines de prisonniers pour lesquels le dossier d'accusation ne justifie pas l'emprisonnement. Certains ne peuvent retourner dans leurs pays ou il sont menacés. Franck Walter Steinmeier , ministre des affaires étrangères social démocrate a proposé dans une lettre ouverte à Obama d'accueillir plusieurs d'entre eux en Allemagne rapporte Spiegel on line, parce qu'il n'est pas question de laisser tomber les USA sur cette question. Schäuble le ministre de l'intérieur (CDU) s'y oppose. C'est aux USA d'accueillir les prisonniers qu'ils doivent libèrer, selon lui, rapporte le Frankfurter Rundschau. Les ministres de l'intérieur des Länder sont les seuls habilités à décider sur ces questions, et pas Steinmeier. Schäuble a reçu l'appui du ministre de l'interieur bavarois Joachim Herrmann sur cette question. Angela Merkel attend de voir, ce que les USA proposent.

Pas de dédommagement pour les enfants placés en maison d'accueil après la guerre. Huit cent mille enfants ont été placés dans 3000 maisons d'accueil de 1945 aux années soixante-dix. Le plus souvent pour des motifs discutables, voire futiles -leur père mort à la guerre, leur mère était supposée incapable de faire face à leur éducation par exemple rapporte le Kölner Stadt-Anzeiger. Ils ont été souvent maltraités au cours de leurs séjours dans des pensionnats, sous la responsabilité des églises, de Caritas, ou de le Diakonie protestante. C'est un drame de l'après guerre qui est longtemps resté caché et vient d'être reconnu par le Bundestag, en décembre 2008. La ministre de la famille, Ursula von der Leyen, avertit qu'il n'y aurait pas de fond de dédommagement mis sur pied pour les victimes, qui sont souvent restées marquées par l'épreuve, rapporte le Tageszeitung. Une décision que conteste l'association des enfants placés (VEH) qui souligne que la table ronde rassemblant notamment des représentants des victimes et des associations incriminées, instituée par le vote du Bundestag, était justement chargée de se saisir de cette question. La VEH s'insurge par ailleurs de ce que la responsabilité de la table ronde ait été retirée aux organisations indépendantes pressenties et déléguée à la « Deutsche Verein für öffentliche und private Fürsorge » (Association allemande pour l'assistance publique et privée), à laquelle les anciens enfants de l'assistance ne peuvent accorder aucune confiance, en raison entre autres de son passé nazi.

Klaus Zumwinkel bénéficie d'une retraite d'1,25 millions d'euros. L'ex chef de la poste allemande a du démissionner de son poste après avoir été mis en inculpation en février 2008 pour ses fabuleux détournements fiscaux, note der Spiegel. Il détenait une « fondation » au Liechtenstein, sur le compte de laquelle étaient déposés environ 12 millions d'euros. Zumwinkel est devenu depuis le personnage-symbole de l'un des plus gros scandales financiers de l'après guerre. Il n'en touche pas moins 75% de son traitement en tant que chef de la poste (1,5 millions d'euros) , pour sa retraite. En 2007, les bonus divers sont venu compléter son "salaire" et ses revenus se sont élevés à 4,3 millions d'euros.

Dissolution des ailes du SPD en Hesse.
Après la débâcle enregistrée dimanche lors du scrutin pour l'élection du parlement du Land, le groupe parlementaire social-démocrate est passé de 42 à 29 députés. Les courants constitués « En avant (Vorwärts) » pour la gauche du parti et « Aufwärts (en haut)» pour le droite ont donc décidé de se dissoudre note le Frankfurter Rundschau. Il est temps d'arrêter ces petits jeux, la fraction du SPD doit décider collectivement de ses choix. Le nouveau chef du groupe parlementaire, Thorsten Schäfer-Gümbel devrait être prochainement élu président de la fédération du parti. Il assure qu'Andrea Ypsilanti, la candidate déchue du SPD en 2008 n'est pas seule fautive de l'état des sociaux-démocrates aujourd'hui. La décision de tenter de s'allier avec le parti la Gauche pour conquérir le poste de ministre président du Land contre Roland Koch était une décision collective souligne-t-il dans le Frankfurter Rundschau. Assumée comme telle par 38 des 42 députés du groupe parlementaire du SPD et votée par 98% des délégués au congrès convoqué à cet effet.

mardi 20 janvier 2009

L'Allemagne espère beaucoup d'Obama | L'envolée du FDP irrite la CDU

Angela Merkel espère beaucoup du nouveau président de la République des Etats-Unis: le renforcement du dialogue, et des réactions communes des deux pays notamment. Les relations avec les Usa devraient être fondées maintenant, selon elle, sur la certitude que les problèmes mondiaux ne peuvent pas être résolus par une seul pays, mais en collaboration les uns avec les autres, note Spiegel on line. Dans le domaine de la crise financière la chancelière espère un développement des accords multilatéraux. Ce qui signifie que les USA soient prêts à mettre à déléguer à des organisations internationales une part de leur propre souveraineté. Angela Merkel en garde les USA contre toute tentation protectionniste, ce serait la mauvaise réponse à la crise, a-t-elle souligné lundi. Les échanges avec Obama sur les mesures économiques indispensables seront essentielles, mais celles ci devraient marquer une renaissance de l'économie sociale de marché. Le prochain sommet du G20 devrait permettre l'adoption d'une charte globale, commune, en ce qui concerne l'économie mondiale. La politique de développement durable devrait être renforcée, comme la lutte contre le développement inégal. La chancelière espère également qu'Obama et Medvedev, le président russe vont progresser ensemble sur la voie du désarmement et salue l'ouverture au dialogue du président américain à l'égard de l'Iran. Elle a refusé en même temps tout accroissement de l'engagement militaire allemand en Afghanistan. » « Celui ci ne dépend pas du président en place, mais de nos capacités ». Le vice-chancelier, le social démocrate Franck Walter Steinmeier, voit en particulier dans la politique étrangère de fortes chances de renforcer la collaboration transatlantique, avec l'Europe et la Russie. Claudia Roth, présidente des Verts espère également du nouveau président, tout en mettant en garde contre des attentes exagérées rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les fossés qui se sont creusés entre les Etats unis et l'Europe en ce qui concerne la politique internationale devraient pouvoir être comblés. Guido Westerwelle, président du parti libéral, espère lui un respect réaffirmé des USA pour les Droits de l'Homme. Obama veut fermer Guantanamo ce qui permettrait de rétablir l'image de l'Amérique, selon lui. Il met en garde également contre la tentation protectionniste. « Le bien être pour tous est envisageable uniquement si les barrères économiques sont levées ». Le coordinateur de la politique germano-américaine, Karsten Voigt, SPD, estime que l'Allemagne devrait s'engager plus avant, politiquement et militairement sur la scène internationale, sous la présidence d'Obama. Il espère un nouveau traité de désarmement anti-nucléaire et un dialogue renforcé, Russie, Etats-Unis. Le porte parole de politique étrangère de la CDU, von Kläden, s'attend de son côté à ce que la stratégie des USA change dans l'engagement militaire en Afghanistan, avec le renforcement du volet d'aide au développement, à la reconstruction. Le Financial Times souligne lui que le nouveau président américain a déjà pris la précaution de mettre en garde contre tout espoir démesuré à son égard. « Alors que nous sommes en guerre et que des millions d'Américains perdent leur job et leur maison. »

L' envolée du parti libéral, le FDP, irrite la CDU. La chancelière se serait particulièrement emportée lundi, lors de la direction du parti, contre le représentant des professions libérales et des petits entrepreneurs qui mettait à nouveau en garde contre les conséquences néfastes de la politique de la CDU qui prend trop ses distances avec l'économie libérale. Un reproche qu'Angela Merkel a d'autant moins apprécié que certains décrivent sa politique et ses mesures face à la crise comme une forme de « socialisme d'état » rapporte le Berliner Morgenpost. Le ministre président du Bad Würtember, Günter Öttinger, souligne lui l'importance d'un programme clair du parti qui touche tous ses électeurs. Il faut faire attention souligne-t-il à cette tendance: « voter » FDP pour influer sur le parti du chancelier, la CDU, qui se renforce. La démocratie chrétienne s'inquiète en fait de ce que le FDP, son allié traditionnel limité depuis des décennies à la marge des 10%, ne lui grignote peu à peu ses électeurs du centre, des classes moyennes -en concurrence avec les Verts d'ailleurs. Pour Guido Westerwelle, chef du FDP d'ailleurs, les classes moyennes (professions libérales, entrepreneurs, unniversitaires...) ont retrouvé le chemin de son parti, comme l'indiquent les élections en Hesse. L'importance de cet électorat est mis en relief par une analyse du vote en Hesse, dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui souligne que ces catégories d'électeurs ont puni le SPD dimanche, après son flirt raté avec la gauche, en votant pour moitié pour le FDP ou pour les Verts, tandis que 200000 électeurs du SPD sur les 400000 perdus par rapport au scrutin précédent en 2008 sont restés chez eux.

lundi 19 janvier 2009

Hesse, les Libéraux du FDP sauvent la mise de la CDU, débâcle pour le SPD et envolée des Verts

FDP (16,2%), Verts (13,7%), les petits partis font la surprise en Hesse. Les Libéraux renouent avec leurs scores des années cinquante et les Verts affichent un score encore jamais atteint. La CDU (37,2%) emporte certes les élections sans surprise. Mais pour le ministre président sortant, Roland Koch, c'est un « come back » sans «éclat. « Ce n'est pas la vainqueur de la soirée, commente die Welt. Il améliore à peine son mauvais résultat d'il y a un an ».

La CDU avait encaissé une chute « historique » de dix points en janvier 2008. Elle n'a presque rien récupéré en pourcentage (+0,4%) cette fois. En voix, elle a même perdu à nouveau des suffrages, 40000 environ. Les électeurs n'ont pas récompensé Koch de son changement de profil. « Du pitbull politique de 2008 menant une campagne aux accents xénophobes, au bienveillant « père du Land » de la campagne 2009, commente l'hebdomadaire Stern ». De quoi donner des sueurs froides à l'Union chrétienne qui a déjà enregistré récemment un sévère recul aux élections régionales en Bavières avec la CSU. La CDU en Hesse rassemble 46% des électeurs âgés de 60 ans et plus, 32 à 34% des moins de 60 ans.

James Bond, le SPD, une satire d'Extra 3 sur les élections en Hesse.


Le SPD lui enregistre une véritable débâcle (-13%) après sa forte progression de 7,6% il y a un an. Il avait alors emporté une victoire politique avec 36,7% contre Roland Koch (36,8%). Il affiche cette fois son score le plus bas jamais atteint en Hesse, un Land « rouge » autrefois. Il perd 20% des électeurs de moins de 30 ans qui avaient voté pour lui en 2008, 18% des électeurs entre 30 et 44 ans, rapporte le Tagesspiegel.
Globalement les deux grands partis sortent donc diminués des deux derniers scrutins, 2008,2009. Ils ont perdu chacun 10% de leur électorat, voire plus. Un signal d'alarme confirmé donc pour Angela Merkel, comme pour Franck Walter Steinmeier, vice-chancelier et candidat du SPD à la chancellerie.

C'est le FDP, le parti libéral, avec 16% des suffrages, qui sauve la mise de Roland Koch et de la CDU, avec une progression très remarquée de 7,2%, (+150 000) électeurs. Le prochain gouvernement CDU/FDP du Land bénéficiera donc d'une majorité confortable au Landtag. Mais le FDP va peser d'un poids politique dont il ne disposait pas jusqu'ici. Au Bundesrat, la seconde chambre du parlement ou sont représentés les Länder, le FDP voit son poids renforcé. Un handicap pour le gouvernement d'Angela Merkel, car les libéraux sont hostile à nombre de mesures des plans de relance adoptés par la grande coalition. Curieusement, le parti libéral champion de la dé-régulation semble sortir renforcé de la crise. Il reste en fait pour les électeurs qui restent partisans de cette politique leur seul représentant conséquent. Au moment ou même la CDU de Roland Koch se donne des airs de Robin des bois face à la crise note le Berliner Zeitung.
Les Verts avec 13,7% doublent pratiquement leurs suffrages de 2008 (+150000 électeurs). Leur score est le plus important jamais réalisé par le parti écologiste. Le parti la Gauche enregistre son deuxième succès en confirmant sa place au parlement régional.

Le SPD a payé évidemment son incapacité à mettre en oeuvre la « petite » majorité dont il bénéficiait avec les Verts et la Gauche au sortir du scrutin de 2008. Il n'a pas su normaliser ses rapports avec le parti la Gauche, pour sortir de l'impasse, note le Tageszeitung. La tentative d'Andrea Ypsilanti, candidate du SPD en 2008 s'est même transformée en chaos au sein du parti social-démocrate, approfondissant l'affrontement entre l'aile droite et l'aile gauche du SPD, jusqu'au putsch qui conduisit son président, Kurt Beck, à démissionner pour céder la place aux « schröderiens » Franck Walter Steinmeier et Franz Müntefering. Sans grand effet. Le remplacement d'Andrea Ypsilanti par un « jeune », Thorsten Schäfer-Gümbel n'a pas permis non plus au SPD de remonter la pente. Une partie des ses électeurs, démoralisée, s'est abstenue. Une partie hostile à l'union avec le parti d'Oskar Lafontaine a préféré voter cette fois pour le FDP, pour tempérer le conservatisme bien connu de la CDU de Roland Koch. Ceux qui étaient favorables à l'alliance avec « la Gauche » enfin, ont préféré voter cette fois pour les Verts, qui assument cette éventualité depuis le début, dans un parlement qui regroupe dorénavant cinq partis, alors que le SPD tergiverse.

vendredi 16 janvier 2009

La Hesse n'est pas un test | Hambourg et la place des prostituées | Première victoire pour Pro Reli | Extrême droite, partis en baisse, groupes néos-nazis en hausse

Plus de quatre millions d'électeurs se rendent aux urnes dimanche pour élire un nouveau Landtag en Hesse. Selon les derniers sondages, souligne le Berliner Zeitung, il n'y aura aucune surprise la CDU et le ministre président sortant, Roland Koch devraient l'emporter avec un score confortable (41%) et constituer avec le FDP (15%) une majorité solide. Le SPD est au plus bas (25%) et le vote en Hesse augure bien mal de la super année électorale qui débute pour les sociaux-démocrates. Le SPD, le parti la Gauche et les Verts l'avaient emporté d'une courte majorité contre la CDU et le FDP, lors du scrutin en janvier 2008. Ils n'ont pas su transformer cet avantage. Après deux tentatives manquées de sa tête de lste, Andrea Ypsilanti, de rassembler les suffrages des députés des trois partis, le SPD en paye le prix aujourd'hui. Le nouveau Landtag se réunira le 5 février et devrait, si l'on en croit les sondages, réélire Roland Koch à la tête du Land. Le candidat du SPD, Thorsten Schäfer-Gümbel estime que le vote n'aura qu'une signification régionale et ne constituera en aucun cas un test pour les prochains votes à l'échelon fédéral. Tout petit point supplémentaire, au dessus des scores du SPD dans les sondages actuels, n'en sera pas moins appréciable, jusqu'à Berlin, reconnait-il cependant. Lors du vote précédent Koch avait fait une chute de 12 points, Ypsilanti avait amélioré de 7,6 points le score du SPD.

Après Berlin ce sont les autorités de Hambourg qui polémiquent sur la place des prostituées dans la ville hanséatique. Le maire de Hambourg-Mitte, ou se trouve le quartier Saint Pauli, réputé notamment comme étant le quartier des prostitués, veut leur interdire les trottoirs du centre ville, selon le Hamburger Morgenpost. Elles seraient déplacées vers des zones de tolérance, à la périphérie. Selon une loi datant de 1980 la prostitution est autorisée jusqu'ici dans toutes la ville et interdite seulement dans quelques zones strictes. La police de Hambourg s'oppose à ce projet qui encouragerait la prostitution illégale et rendrait difficile la surveillance des prostituées et des maisons closes. Brème a bien interdit la prostitution en ville mais compte 500 prostituées « seulement », contre 2500 à Hambourg. Le SPD approuve le projet du maire de Hambourg-Mitte, à l'inverse de la CDU. Paradoxe: l'autorisation d'ouvrir un « grand bordel » a été récemment délivré à des investisseurs hambourgeois et albanais, dans un quartier de Hambourg-Mitte. Une autorisation qu'aurait souhaité éviter le maire, mais qu'il n'a pu empêcher parce que la zone en question est considérée comme « industrielle ». Impossible donc d'y interdire une entreprise des services du sexes, comme l'on nomme les maisons closes ici. La nouvelle implantation va renforcer la présence de plusieurs bordels déjà établis dans le quartier et inquiète la population locale, pour ses conséquences sur la vie de quartier et l'environnement.

Les initiateurs de la pétition Pro Reli auraient recueilli 195 000 signatures, et remplit ainsi les conditions nécessaires à l'organisation du vote populaire sur le projet de loi qu'ils revendiquent dans leur pétition, rapporte le Berliner Morgenpost. Les églises catholiques et protestantes, la communauté juive, le CDU et le FDP qui sont à l'origine de la campagne Pro Reli, veulent redonner le statut de cours obligatoire aux cours de religion. Les élèves devraient donc choisir entre le cours d'éthique institué comme cours obligatoire dans toutes les écoles berlinoises en 2006, et le cours d'instruction catholique, protestant ou musulman. Un choix délicat pour le maire de Berlin, Klaus Wowereit. Le SPD berlinois souhaiterait que le referendum se déroule plus tôt possible avant d'éviter toute campagne et polémique de longue durée sur cette question. Le quotidien alternatif Tageszeitung souligne de son côté que Berlin est une ville plutôt athée et multi-religieuse. 60% des habitants seraient « sans confession », 21% évangéliques et 9% catholiques, Berlin est par ailleurs la plus grande ville turque en dehors de la Turquie, avec 76 mosquées. Il paraît donc peu crédible de s'y battre contre les cours d'éthiques. Les initiateurs de la campagne Pro Reli ont donc durci leur campagne, tracts et affiches, pour laisser entendre que les cours de religions seraient bannis de l'école -ils sont « seulement » devenus « facultatifs ». Et le méchant mère Wowereit contraindrait les élèves à s'inscrire dans des cours d'éthique qui ne correspondent pas à leurs engagements moraux.

Les services de sécurité de la Verfassunschutz tirent un bilan contrasté de l'évolution actuelle de l'extrême droite. Les partis légaux, NPD, DVU, perdent des adhérents, mais en même temps les groupes locaux, de jeunes néos-nazis radicaux se sont renforcés, note le Tageszeitung. Le NPD devrait être réélu au parlement saxon, il devrait entre au parlement de Thuringe. La DVU elle risque de ne plus avoir de députés au parlement du Brandenbourg, lors des prochaines élections. Les services de sécurité estimaient à 30000 le nombres des extrémistes de droite en 2007. Le NPD compterait 7000 membres. Les groupes néos -nazis locaux rassembleraient 4800 militants. Ils attirent les jeunes parce qu'ils attirent les jeunes, en organisant notamment des manifestations ou ils reprennent des thèmes de l'extrême gauche, l'anti-capitalisme, les affrontements avec les policiers, la solidarité avec la Palestine. Ils développent une défiance croissante à l'égard des partis comme le NPD qu'ils accusent d'être dirigé par des bonzes. Le NPD de son côté fait face à un combat de chefs. Son congrès se tiendra dans deux mois. Andreas Mohlau postule au poste de président du parti. Il veut changer l'orientation du parti d'extrême droite en un parti responsable, capable d'attirer de larges couches d'électeurs. Ceux qui estiment que le combat sans violence est trop libéral doivent rester en dehors du NPD selon lui. Il souhaite constituer un parti de rassemblement national et conservateur. Il n'exclue pas cependant, à la base, dans les communes, des coalitions avec les groupes néos-nazis locaux les Kameradschaften.

jeudi 15 janvier 2009

Les verts en hausse en Hesse | "Il y a vingt ans" | Perte pour la Deutsche Bank | Merkel AG | Israël agressif, selon 49% des Allemands |

Les Verts s'attendent à de bons résultats aux élections dimanche, dans le Land de Hesse, leur Land d'origine. Il y a un an ils avaient enregistré un score médiocre, 7,5%. L'un des pires résultats depuis leur entrée en parlement régional en 1982. Cette fois ils recueilleraient autour de 12% des voix note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ils ont la dent dure contre leur allié privilégié, le SPD qui n'a pas su faire passer dans les rangs de son parti l'accord que les Verts avaient conclu avec le SPD et le parti la Gauche pour prendre la majorité au Landtag et élire Andrea Ypsilanti ministre président, contre Roland Koch. Un échec à l'origine de ce retour précipité devant les électeurs. Les Verts profitent aujourd'hui de la crise des sociaux démocrates et des suites du débat qui les a divisés en ce qui concerne l'alliance ou non avec le parti la Gauche d'Oskar Lafontaine et Gregor Gysi. Une partie de l'électorat des Verts qui avait voté pour ce parti dans l'espoir de voir une coalition rouge-rouge-vert prendre le pouvoir à Wiesbaden, risque cette fois de voter vert à nouveau, après l'échec de ce projet. Les Verts ont concentré leur campagne sur deux points principaux. *Le tournant écologique avec lequel ils proposent de fournir l'intégralité de l'électricité que nécessite le Land d'ici vingt ans par les énergies alternatives, éoliennes et panneaux solaires notamment. *La formation et l'école. Ils se proposent d'investir 300 millions d'euros en ce domaine, d'embaucher 1500 enseignants, et d'instituer un cycle commun des écoliers jusqu'à la 10è classe (15,16 ans).

Il y a vingt ans: Le 15 janvier 1989 deux manifestations à Berlin et à Leipzig étaient les premiers signes de la révolution qui allait faire tomber le mur à l'automne 1989, rappelle Spiegel on line. A Berlin-est, le 15 janvier était une fête officielle en commémoration de l'assassinat de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht, le 15 janvier 1919. Des contestataires s'étaient mêlées aux cérémonies du SED à Berlin, présidées par Erich Honnecker. Ils déplièrent un banderole avec une citation de Rosa: « La liberté c'est toujours la liberté de ceux qui pensent autrement ». Un hommage à la révolutionnaire qui ne fut pas du tout apprécié des officiels. Un partie des protestataires fut arrêtée. A Leipzig 10000 tracts avaient été imprimés pour appeler à une contre-manifestation, face à la cérémonie du SED. Huit cent personnes se rassemblèrent devant l'hôtel de ville et furent bientôt stoppées par les policiers. 57 manifestants furent arrêtés. Une dizaine d'opposants avaient été arrêtés les jours précédent la manifestation, leurs appartements perquisitionnés. En vain.

Remue-ménage à la Deutsche Bank, le première banque allemande. Elle affiche une perte d'environ 4 milliards pour 2008. Contre 6 milliards de profits l'année précédente. C'est la première fois depuis la guerre que la deutsche Bank finit l'année dans le rouge, souligne le Berliner Zeitung. Ses cours en bourse ont chuté sur toutes les places européennes note le Frankfurter Allgemeine Zeitung . La banque est évaluée aujourd'hui à 12 milliards d'euros sur les places financières. C'est certes mieux que les 3 milliards de sa concurrente la Commerzbank, mais c'est une valeur moindre que celles les principales banques européennes et américaines, ses concurrentes. Une chute qui souligne les interrogations quant à la stratégie que suit la DB aujourd'hui. Elle a refusé jusqu'ici tout aide des crédits publics. Elle va intégrer la Postbank, la banque de la Deutsche post, renforçant ainsi son capital et ses liquidités. Elle accueille de ce fait l'état parmi ses actionnaires, puisque celui-ci détient toujours la participation principale au capital de la Postbank. Comment la banque fusionnée va-t-elle poursuivre son développement dans les années qui viennent? Le banquier suisse Josef Ackermann, qui dirige la DB, compte réduire les risques pris dans les investissements, son activité principale qui lui avait permis ces dernières années d'atteindre des taux de rentabilité de 25%, avant la chute des marchés et la crise financière. Il veut développer l'activité de filiale et de guichets pour la clientèle avec l'intégration de la Postbank. Mais réduire les risques signifiera aussi réduire les « gains » et les rendements de la DB. Développer son activité clients avec la Postbank demandera par ailleurs à la Deutsche Bank d'intégrer un domaine qui ne lui est pas habituel.

Naissance de la Merkel AG. La Deutschland AG avait été dissoute par le chancelier Schröder. Elle consistait en un réseau serré de participation des grandes banques qui contrôlaient ainsi avec l'appui des politiques les principaux groupes du pays. Aujourd'hui le sauvetage des banques a enclenché la marche arrière. La banque hypothécaire Hypo Real estate a été remise sur ses rails par l'état souligne le Süddeutsche Zeitung. Celui-ci a fourni le capital nécessaire à la Commerzbank pour racheter la Dresdner Bank, finançant ainsi la dette de son propriétaire, le groupe d'assurance privé Allianz. La Deutsche Bank l'accueille maintenant en temps qu'actionnaire minoritaire. Hier Opel faisait appel aux crédits de l'état en cas de besoin, et demain cela pourrait être le tour de BMW, ou de Basf. Si l'héritière de Ludwig Erhard ne corrige pas son cours la future Merkel AG va droit à l'échec économique et politique, prévient le Süddeutsche Zeitung.

La moitié des Allemands (49%) estiment qu'Israël est un pays agressif. 59% jugent qu'il ne défend que ses intérêts sans se soucier des autres, rapporte die Welt, détaillant un sondage Forsa. 30% estiment qu'Israël respecte les droits de l'Homme. 45% estiment que c'est un pays sympathique. 13% des sondés mettent en cause le droit à l'existence d'Israël. 30% estiment que le Hamas est responsable du conflit. 13% donnent la responsabilité à Israël, dont une forte proportion de jeunes et de membres du parti la Gauche. 35% estiment que les deux parties sont également responsables. 35% des Allemands seulement estiment toujours que 60 ans après les crimes nazis ils conservent une responsabilité particulière à l'égard d'Israël. 60% estiment au contraire que l'Allemagne n'a pas de devoirs particulier à cet égard. On trouve parmi cette catégorie, 70% de jeunes, 68% d' Allemands de l'est. « Une évolution inquiétante », selon le chef de l'institut de sondage Forsa. Le sentiment se répand chez les jeunes qu'ils peuvent tirer un trait sur leurs responsabilités.

mercredi 14 janvier 2009

Thorsten Schäfer-Gümbel sprint | Lafontaine critique le plan bis | Écoles berlinoises délabrées | Esso et Tchibo s'excuse pour un slogan mal choisi | Plus de 4% en 2010 selon Steinbrück

Thorsten Schäfer-Gümbel, le candidat du SPD aux élections du land de Hesse ce dimanche, affiche une belle remontée face à Roland Koch, ministre-présisident sortant, CDU. Il aurait rassemblé 24% des suffrages des sondés, contre 44% à Koch, en décembre, dans une élection au scrutin direct opposant les deux hommes. Il en rassemble 32% contre 39, dans le dernier sondage Forsa, publié par le Frankfurter Rundschau. Malheureusement pour son parti, le SPD, les perspectives sont beaucoup moins brillantes, la CDU rassemblerait 41% des suffrages, tandis que le SPD oscille entre 23 et 27%. Le bilan de Roland Koch ne semble pourtant pas brillant. 57% des électeurs ne sont pas satisfaits de son travail au gouvernement, contre 39%. Schäfer-Gümbel partait il est vrai avec un sérieux désavantage. Il a remplacé il y a deux mois au pied levé Andrea Ypsilanti, porte drapeau du SPD en Hesse, dont la tentative d'alliance avec la Gauche contre Koch a signé la perte. 45% des électeurs sondés ne connaissent même pas encore son nom. La situation n'est pas brillante non plus pour le parti la Gauche, qui n'atteindrait pas cette fois les 5% selon le sondage Forsa et n'aurait pas d'élu au parlement régional.

Oskar Lafontaine est persuadé que son parti dépassera à nouveau les 5% en Hesse. Le chef de la Gauche estime que le second plan du gouvernement Merkel vient trop tard et va renforcer encore les détresses sociales. La moitié des ménages qui ne sont pas imposables ne vont absolument rien en retirer. Le SPD et la CDU n'accordent rien aux retraités. L'écart entre les riches et les pauves va encore s 'accroître. La crise ne semble pas donner d'ailes pourtant au parti la Gauche, alors que le capitalisme s'effondre note le Frankfurter Rundschau. Dans la situation actuelle, le gouvernement occupe le devant de la scène, souligne Lafontaine. Mais lorsque les électeurs vont se rendre compte que sa politique est totalement inefficace, ils se tourneront vers nous. Un bon programme contre la crise devrait augmenter, selon lui, les retraites de 4%. Il porterait le revenu minimum Harz IV à 435 euros et introduirait un salaire mini légal de 8,71 euros l'heure, comme en France. Lafontaine souligne au passage qu'il n'a absolument rien contre les entrepreneurs à la recherche du profit, à partir du moment ou leurs collaborateurs et leurs salariés en profitent également, et sont associés à la gestion de l'entreprise.

L'état de délabrement des écoles berlinoises, épinglé par les enseignant et les parents d'élèves. 68 directeurs d'établissement ont lancé un appel de détresse et son rejoints par des parents d'élèves notamment. Ils revendiquent les crédits nécessaires pour la réfection des bâtiments, l'embauche d'enseignants et d'éducateurs note, le Süddeutsche Zeitung. Le quotidien münichois évoque les écoles du quartier de Berlin-Mitte, au centre de la capitale, qui n'ont pas été rénovées depuis 20 ans et sont entretenues par les parents d'élèves qui repeignent eux même les classes. Pas d'équipements, pas de salles de physiques, pas un seul microscope, des toits en mauvais état, des salles de sport inutilisables pour ne pas parler des toilettes...Dans un quartier ou les ministères côtoient les familles démunies, certaines écoles rassemblent 80% d'écoliers originaires de l'immigration, tandis que les enfants des familles « privilégiées » sont inscrits dans les écoles privées. Le sénat berlinois envisagerait d'investir cinquante millions dans les travaux scolaires.

« A chacun son dû », Esso et Tchibo s'excusent. Le marchand de café et les 700 stations service Esso qui avaient entrepris une campagne de pub' « Jedem dem seinen », « chacun le sien » pour inviter le consommateur à s'offrir une tasse ont été contraint de la stopper brutalement rapporte Spiegel on line. Le slogan rappelle en effet la maxime reprise par Platon et Ciceron, « Suum cuique », « Jedem das Seine », « A chacun le sien », textuellement, qui fut détournée par les nazis et ornait la porte d'entrée du camp de concentration de Buchenwald, près de Weimar. La campagne a fait réagir aussitôt le consistoire des juifs en Allemagne. Les deux firmes se sont excusées. Tchibo et Esso ne sont pas les seuls à s'être fourvoyés. Ils avaient été précédés ces dernières années par la chaîne alimentaire Rewe :« Grillen: Jedem das seine ») « A chacun son Gril » (?), Bürger King, ou la banque münichoise Merkur.

Peer Steinbrück annonce au moins 4% de déficit budgétaire pour 2010. Le ministre des finances d'Angela Merkel ne cache pas que l'Allemagne dépasser alors les 3% du PIB, le chiffre-clé des accords de Maastricht. L'objectif de l'équilibre budgétaire qui avait été fixé à 2011 est reporté à plus tard, sans fixer d'année précise rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Steinbrück met en garde les électeurs face aux promesses de réforme de l'impôt, qui allègerait substantiellement les charges des classes moyennes. Cela coûterait environ 27 milliards à l'état et ceux qui feront ces promesses lors de la prochaine campagne électorale ne les tiendront pas une fois au gouvernement selon le ministre social démocrate.

mardi 13 janvier 2009

50 MILLIARDS DE CRÉDITS CONTRE LA CRISE, DÉTAILS, LOUANGES ET CRITIQUES

Deux mois après avoir adopté un plan de relance critiqué par les économistes comme beaucoup trop timide, l'Allemagne reprend la tête des économies européennes avec un second plan de soutien de la conjoncture de 50 milliards sur deux ans. « Beaucoup d'argent, mais pas de logique derrière » critique le Financial Times Deutschland qui estime que les effets des investissements vont se faire attendre et ne se mesureront pas avant l'été dans le bâtiment par exemple, alors qu'il y a urgence. Tandis que les réduction de cotisations sociales prévues pour juillet compenseront simplement les augmentations qui menacent les salariés avec l'entrée en vigueur le 1er janvier de la réforme du financement des caisses d'assurance maladie.

Le plan négocié et adopté lundi soir par l'Union chrétienne, CDU, CSU et les sociaux démocrates du SPD est « historique ». C'est le plus important crédit budgétaire de l'après guerre souligne de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il bat le record de 40 milliard d'euros établi en 1996 par le ministre des finances d'Helmut Kohl, le bavarois Théo Waigel. Le ministre des finances Peer Steinbrück doit renoncer à son objectif d'équilibre budgétaire à l'horizon 2011. Il s'engage à maintenir le déficit budgétaire dans la marge des 3% des critères de Maastricht cette année, mais ce ne sera sans doute plus le cas en 2010.

Le plan vise à relancer d'abord l'activité dans la construction notamment à l'aide des investissements d'infrastructures et d'équipements dans les communes, les régions et au niveau fédéral, au cours des années 2009 et 2010. Les deux tiers des crédits, 17, 18 milliards environ, seront consacrés aux équipements scolaires, à la réfection des écoles et à la construction de nouvelles crèches. Le reste est destiné à l'aménagement des réseaux routiers, ferroviaire et au développement d'Internet.
Un fonds de garantie de 100 milliards d'euros destiné aux entreprises va être constitué. Il leur épargnera les difficultés de crédits, de re-financement auxquelles elles restent confrontées du côté de leurs banquiers, alors que l'horizon s'assombrit encore. Si le recul des commandes se poursuit pronostique-t-on ainsi à la fédération des l'industrie automobile, les premiers licenciements chez les constructeurs seraient inévitables dés septembre. Pour les soutenir, une prime à la casse de 2500 euros sera donc attribuée aux détenteurs de véhicules d'au moins neuf ans d'âge, qui acquerront une voiture neuve. La vignette, l'impôt annuel sur les automobiles, devrait être calculée à partir du 1er juillet sur le taux d'émission de CO², plutôt que sur la cylindrée.

Les ménages, les familles, seront les seconds bénéficiaires du plan. Ils devraient être dotés d'un revenu supplémentaire de « 500 euros cette année en moyenne », selon Peter Struck, chef du groupe parlementaire social démocrate. En ce qui concerne les impôts, le seuil d'imposition annuel va passer de 7664 euros par an à 7834 en 2009 puis à 8004 euros en 2010, souligne le quotidien économique Handelsblatt. Le taux d'imposition des plus bas revenus sera réduit de 15, à 14%. Pour les autres catégories, l'effet des augmentations de revenus, dues aux hausses de salaires par exemple, sur la progression des tranches d'imposition, va être réduit, afin d'accroître le revenu disponible. Un célibataire percevant un revenu annuel de 30 000 euros économisera 109 cette année et 179 l'an prochain selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Une famille avec deux enfants percevant le même revenu économisera 142 euros en 2009 et 224 en 2010. Autant d'allègements fiscaux qui coûteront 9 milliards environ à l'état. Les parents toucheront cette année une prime de 100 euros par enfant. Les allocations familiales des ménages dont les revenus dépendent de l'aide sociale vont être augmentée de 10%. Les cotisations de l'assurance maladie des salariés vont être réduites de 15,5% à 14,9%. Cette dernière mesure coutera 9 milliards d'euros au budget fédéral.

Le tout était diversement accueilli hier par les économistes. C'est « un programme raisonnable qui va atténuer la récession », estime Peter Bofinger, membre du conseil économique du gouvernement, néo-keynésien affirmé. Son collègues Wolfgang Wiegart soulignait au contraire que les corrections fiscales ne laisseront que « quelques euros en plus dans la poche du contribuable, chaque mois ». Pas de quoi faire face à la crise. « Le gouvernement n'a pas le courage d'alléger sérieusement la pression fiscale sur les ménages estime le chef du parti libéral, Guido Westerwelle, selon die Welt. C'est idiot de croire pouvoir stabiliser la conjoncture avec une telle contribuation banale », selon die Welt. Les bas revenus ne bénéficieront pas de ces mesures ou presque, estime Fritz Kühn, chef du groupe parlementaire des Verts, qui critique également la prime à la casse aux vieux véhicules et souligne l'absence de vision de l'avenir des investissements envisagés. Qui fait des dettes aujourd'hui doit investir dans des domaines qui profiteront aux générations futures, selon lui.

lundi 12 janvier 2009

Juges mis en cause dans le scandale du Liechtenstein | Appel contre la Gauche en Hesse | Pas de prostituées devant les crèches et les églises |

Valse d'enquêteurs dans l'affaire des détournements fiscaux aux Liechtenstein. La procureur Margrit Lichtinghagen, du parquet de Bochum, était devenue célèbre lors de l'arrestation du chef de la Deutsche Post, Klaus Zumwinkel. Elle apparaissait à ses côtés, accompagnant les policiers, dans les photos et vidéos diffusée par tous les médias à propos du plus gros scandale fiscal de la décennie. Plusieurs centaines de riches contribuables avaient utilisé depuis des lustres des comptes secrets ouverts dans les banques du Liechtenstein pour tromper le fisc, Zumwinkel en tête. Rétrogradée, la procureur devrait exercer dorénavant ses activités en tant que simple juge au tribunal des mineurs d'Essen note le Frankfurter Rundschau. Le procureur de Düsseldorf a été chargé d'enquêter sur les « indélicatesses » dont est accusée sa collègue. Lichtinghagen aurait par exemple attribué le bénéfice des dédommagements fiscaux auxquels sont condamnés les fraudeurs à des institutions qui lui sont proches, l'université dans laquelle sa fille devait ensuite entreprendre des études, par exemple -ces redressements fiscaux sont normalement redistribués à des établissements d'utilité publique. Des irrégularités « dénoncées » par son supérieur, le procureur de Bochum, Bernd Schulte. Mais celui-ci est également soupçonné des mêmes « méfaits ». Il aurait attribué lui des dédommagements à son rotary club selon der Westen. La procureur Lichtinghagen aurait également "monopolisé" les enquêtes sur les centaines de cas de fraude fiscale via le Liechtenstein, au détriment des parquets dont ressortaient normalement l'écrasante majorité des inculpés qui n'habitent pas évidemment dans la région de Bochum. Les coupables ne protestaient pas car ils savaient qu'elle leur infligerait de fortes amendes fiscales -plusieurs millions d'euros- mais leur éviterait une peine de prison, rapporte le Süddeutsche Zeitung. Après le paradis fiscal du Liechtenstein, ils bénéficiaient du paradis de Bochum des repentis. Le procureur de Hamm qui avait été chargé au départ d'instruire cette affaire a lui aussi été démis du dossier, en raison de ses liens d'amitiés avec Bernd Schulte, procureur général de Bochum.

Ne nous laissons pas « Linkeffier ». Un site web appelle les électeurs de Hesse qui voteront ce dimanche à ne pas laisser le parti la Gauche (die Linke) entrer au parlement régional, et à voter pour les partis démocratiques, la CDU, le SPD, les Verts et le FDP note der Spiegel. Le site souligne notamment que nombre de cadres du parti sont d'anciens communistes orthodoxes, que le PdL (Partei die Linke) est acquis à la « lutte des classes » et veut rétablir l'économie planifiée qui a fait faillite dans l'ex RDA. Les signataires de l'appel à l'origine du site seraient notamment des membres du syndicat de la chimie et de l'énergie (IG BCE), selon der Spiegel, et des responsables de comité d'entreprises membres de la CDU. Les quatre députés sociaux démocrates qui ont refusé leur voix à Andrea Ypsilanti, candidate du SPD au poste de ministre président du Land, parce qu'elle comptait également sur les voix de la Gauche pour être élue, sont également signataires de l'appel à ne pas se laisser « Linkeffier ». Selon les derniers sondages parus ce week-end le ministre président sortant Roland Koch devrait l'emporter largement dimanche prochain avec 41% des voix, devant son concurrent du SPD, Thorsten Schäffer-Gümbel, qui remplace Andrea Ypsilanti, avec 25%, rapporte le Süddeutsche Zeitung. Les Verts et le FDP recueilleraient 13% des suffrages. Le parti la Gauche atteindrait les 5% nécessaires pour avoir des élus. Mais 45% des électeurs sont encore indécis.

Pas de prostitution devant les crèches, les églises, et les écoles. Le maire de Berlin Tempelhof-Schöneberg, Ekkehard Band (SPD), s'inquiète de l'expansion du commerce sexuel dans le quartier. On voit même des prostituées à proximité de l'hôpital Elizabeth. Elles rayonnent des trottoirs habituels aux rues adjacentes, rapporte le Berliner Zeitung. Une initiative citoyenne s'est constituée pour contenir ce mouvement. Le sénat berlinois a refusé la construction de 48 chambres de prostituées qui devaient s'ajouter au bâtiment d'un magasin érotique à l'angle de la Potsdamer Straße et de la Kürfurstenstraße. Mais le promoteur du projet a porté plainte pour ce rejet et le dossier est actuellement en instance de jugement. Le maire de Berlin Tempelhof-Schöneberg ne veut pas établir de « zone interdite ». La prostitution est légale depuis 2002 en Allemagne. Mais il veut limiter les endroits ou les prostituées ont leurs habitudes et leur interdire la proximité des écoles, des églises et autres zones sensibles. Le sénat berlinois ne juge pas ces mesures appropriées pour l'instant. La prostitution traditionnelle dans la Kürfurstenstraße ne s'est pas aggravée estime-t-il, contrairement au maire de Berlin Tempelhof-Schröneberg. L'afflux de prostituées venues de Roumanie, Bulgarie, Tchétchénie, après 2007, a été maîtrisée depuis.

vendredi 9 janvier 2009

Doutes sur l'agression du chef de la police par un néo-nazis | Froid, SDF, solitude | La Religion n'est pas un aéroport | Sarkozy rattrape la perle |

Les doutes s'accumulent dans l'affaire Mannichl. le chef de la police de Passau a-t-il vraiment été agressé par un néo-nazi? La question se pose pour les enquêteurs de la commission d'enquête spéciale de la police bavaroise qui accumulent doutes et interrogations à mesure que l'enquête avance, rapporte le Süddeutsche Zeitung. Par exemple: Mannichl a été blessé par un couteau lui appartenant. Il l'avait pendu à sa propre porte dit-il, pour que les visiteurs coupent une part du gâteau qui avait été déposé là par la famille. Comment l'agresseur, supposé être venu le châtier « au nom de la résistance nationale » pouvait-il le savoir? Pourquoi a-t-il utilisé ce couteau? N'était-il pas armé lui même? Pourquoi a-t-il laissé l'arme du crime sur place au risque de se faire pincer avec des empreintes? On ne trouve pas de traces DNA d'un agresseur éventuel sur le couteau d'ailleurs, ou sur les vêtements du chef de la police de Passau. La description l'agresseur ne colle pas avec les premiers soupçons de la police. Un couple de jeunes néos-nazis de Münich qui avaient été arrêtés aussitôt après les faits ont été relâchés depuis. Les tatouages que porteraient le coupable décrit par Mannichl, serpent derrière l'oreille, croix sur le visage, ne correspondent à rien selon les spécialistes de la police qui connaissent bien le milieu de l'extrême droite. Le portrait fantôme réalisé d'après les témoignages de Mannichl ne correspond à aucun néo-nazi dont les données sont toutes répertoriées par la police allemande et autrichienne. D'autres questions encore sèment les doutes sur ce qui a été présenté jusqu'ici comme la première agression physique d'un nazi contre un policier, connu pour son hostilité à l'égard de l'extrême droite. Les néos nazis se sont emparés de l'affaire du coup pour se présenter comme les victimes d'un complot injuste à leur égard. Deux cent d'entre eux son allés manifester à Passau pour clamer à la fois leur innocence, et leur haine de la "démocratie pourrie".
Les néos nazis s'affrontent cet été à la police de Passau
lors de l'enterrement d'un ancien SS.


Alois Mannichl appelle à résister contre les néos nazis
à sa sortie de l'Hopîtal



SDF la nuit, le froid, la solitude. Les accueils d'urgence pour la nuit à Francfort ou Berlin sont pleins mais pas combles. I y aurait 10 000 sans toits à Berlin selon les estimations de la municipalité, 2000 à 4000 vivent dans la rue note le Tagesspiegel. Mais 50 des 60 lits de l'accueil d'urgence de la Stadtmission Mitte seulement sont occupés. Des SDF préfèrent toujours dormir dehors même sous -15, plutôt que de partager une chambre ou un accueil avec d'autres. Ils rejettent la promiscuité, les vols, la crasse, l'alcoolisme pour certains. D'autres passent la nuit dehors au contraire après avoir avalé deux bouteilles de vodka et ne sentent plus rien, ou vivent au milieu de leurs détritus rapporte le Frankfurter Rundschau . Ils trouvent leur refuges, sous un pont, sous un arbre, dans un bâtiment désert. A Francfort pour l'instant les tournées de bus de nuit des travailleurs sociaux qui connaissent la plupart des endroits ou une centaine de SDF passent leur nuit dehors, évitent les morts de froids, en distribuant couvertures, tasses de thé, sacs de couchage, isolants.

Klaus Wowereit, le maire social démocrate de Berlin face au dilemme de pro Reli. Les initiateurs de l'initiative pour le rétablissement des cours de religions à égalité avec le cours d'éthique et moral qui a pris la place des cours religieux dans les écoles de Berlin estiment qu'ils auront rassemblé les 170000 signatures nécessaires le 24 janvier selon le Tagesspiegel. Le sénat berlinois sera alors contraint d'aborder la question et devrait organiser un référendum d'initiative populaire, une « votation » en juin à ce propos. Ce serait le second vote de ce type dans la capitale, après le référendum pour le maintien ou non du trafic aérien de l'aéroport de historique de Tempelhof. Le maire de Berlin avait maintenu à l'époque son opposition aux partisans de la poursuite des activités de l'aérodrome, à l'origine de la consultation et qui avaient rassemblé plus de 170000 signatures avec l'aide et l'appui de la CDU. Que fera-t-il cette fois? Berlin est un cas à part parmi les 16 Länder ou les cours de religions restent la règlent dans les écoles. Rejeter l'initiative pro-Reli et passer pour un anti-clérical serait donc risqué pour Wowereit s'il veut réaliser ses ambitions politiques fédérales. D'autant que le SPD est lui même divisé sur cette question. Andrea Nahles porte parole de la Gauche du SPD ou Wolfgang Thierse, vice-président du parlement sont favorables à la réforme voulue par pro-Reli.

Angela travaille et moi je réfléchis. Le président français Nicolas Sarkozy a rattrapé sa perle à l'égard de la chancelière souligne le Hamburger Abendblatt. Il avait irrité celle-ci lors du dernier sommet franco-allemand en assurant que face à la crise la France agissait tandis que l'Allemagne réfléchissait. Une remarque commentée avec gourmandise dans les médias des deux côtés du Rhin. Cette fois il a « remis la balle au centre » selon ses propres termes. Sarkozy loue l'intervention de la chancelière dans la crise économique, souligne le quotidien de Hambourg.

jeudi 8 janvier 2009

Hesse, coup d'envoi | Fracture dans la Gauche | CSU en conclave | Le Berliner Philarmoniker sur Internet |

Coup d'envoi de la super année électorale, les élections bis en Hesse ont lieu le 18 janvier. Un an après le vote qui avait donné l'avantage politique au SPD d'Andrea Ypsilanti contre la CDU de Roland Koch, tout recommence...après un an de chaos et de polémiques sur l'impossible alliance entre le SPD et le parti la Gauche. Une alliance contraire aux premiers engagements électoraux du SPD et particulièrement décriée dans les médias comme une « trahison » des électeurs. Une porte de sortie pour le SPD cependant, qui a fini par être sabordée de l'intérieur du parti, au bénéfice de la CDU, par quatre députés sociaux démocrates qui ont refusé de lui apporter leurs voix. Cette fois les démocrates chrétiens repartent grand favori. Le ministre président en fonction Roland Koch que l'on estimait fini il y a un an a de fortes chances d'être réélu. Il se profile comme le seul à pouvoir tenir la barre dans le Land de Hesse face à la crise économique, rapporte le Frankfurter Rundschau. Il a abandonné les accents xénophobes de sa campagne il y a un an contre la criminalité, les jeunes délinquants, d'origine étrangère en particulier. Il invite les électeurs à faire payer sa « trahison » au SPD et souligne que derrière le nouveau candidat social-démocrate Thorsten Schäfer-Gümbel, c'est toujours Ypsilanti qui tient les rennes. Les résultats du dimanche 18 auront valeur de premier test pour le scrutin-clé du 27 septembre, et le renouvellement ou non du mandat d'Angela Merkel, après une année de crise et vingt ans après la chute du mur. Une accumulation de circonstances assez peu ordinaires! D'ici là résume le site des élections en Allemagne, trois autres élections régionales (Thuringe, Sarre, Saxe), les élections présidentielles (mai) les élections communales dans huit Länder dont la Rhénanie du nord et les européennes (juin) auront lieu et peuvent influencer, voire modifier le panorama actuel dans lequel la chancelière garde nettement l'avantage sur son concurrent Franck Walter Steinmeier (SPD). Mais l'Union chrétienne CDU-CSU qui espère reconquérir le pouvoir avec ses alliés du SPD est victime comme lui d'une érosion permanente de son audience.

Fractures dans la Gauche en Hesse , à la veille du scrutin du 18 janvier le malaise croît dans le parti la Gauche qui fut le trouble fête du précédent scrutin, en imposant sa présence pour la première fois au parlement régional de Wiesbaden. Une partie de la base, liée à l'extrême gauche et à l'ex-DKP (parti communiste allemand) notamment, met en cause la direction du parti, Lafontaine et Gyzi en particulier, et quitte celui-ci. L'ex tête de liste de la Gauche aux élections de l'an dernier notamment, Pit Metz, vieux cadre du DKP, qui avait du se retirer après avoir comparé l'intervention de la Bundeswehr en Afghanistan avec les troupes de l'ex RDA chargées d'éliminer ceux qui tentaient de franchir le mur, rappelle le Tagesspiegel. Il défendait une politique d'opposition au SPD, contre l'alliance avec celui-ci pour conquérir le poste de ministre-président du Land. Caractérisé comme une secte par Gregor Gyzi, ce courant conserve à l'ouest une influence à la base, liée à l'histoire de l'extrême gauche ouest-allemande. Ces départs ne devraient pas menacer outre mesure les résultats de la Gauche le 18 assure quant à lui Dietmar Barsch, secrétaire général du parti, dans le Tagesspiegel. Il assure que de nombreux électeurs déçus du SPD se tournent un après à fortiori vers la Gauche.

La CSU en « conclave » annuel à Kreuth. Le nouveau président du parti Horst Seehofer a incontestablement marqué un point dans son bras de fer avec Angela Merkel pour la réduction des impôts dans le cadre du futur second plan du gouvernement. Mais la CSU n'est pas sortie de l'ornière pour autant. Les récents sondages lui accordent seulement (!) 45% des suffrages dans le Land (48% pour les élections fédérales), ce qui ne lui permettrait pas de retrouver sa légendaire majorité absolue, perdue lors des dernières élections régionales note le Tageszeitung. Elle risque également très gros aux européennes de juin prochain. Car si son score en Bavières n'est supérieur à 5%, rapporté à l'ensemble de l'Allemagne, elle perdra sa représentation en tant que parti autonome à Bruxelles. Seehofer rencontre par ailleurs quelques difficultés pour renouveler la direction du parti. La tentative de place en tête de liste électorale la fille de Franz Joseph Strauss, Monika Hohlmeier, notamment a fait long feu.

Le Berliner Philarmoniker et Simon Rattle sur Internet. L'orchestre berlinois diffuse dorénavant ses concerts sur le net. On peut acheter un ticket, 9,9 euros ou un abonnement 149 euros rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il est nécessaire aussi d'avoir un ordinateur puissant et de bons hauts parleurs...Lors de la première diffusion 2500 auditeurs allemands, japonais ou colombiens étaient connectés. Autant que d'auditeur dans la salle dorée berlinoise. L'orchestre espère ainsi développer l'audience de ses concerts. A l'inverse c'est la fin pour le Berliner Wintergarten, signale le Tagesspiegel, une scène de variété dont l'origine remonte à l'avant guerre et qui connu ses heures de gloires dans les années soixante dix. Relancée il y a quinze ans, après la chute du mur, elle n'a jamais retrouvé son lustre, non loin de la Potzdamer platz reconstruite -et toute proche du siège du quotidien berlinois. Les tables devant la scène ne sont aujourd'hui plus qu'à moitié remplies.

mercredi 7 janvier 2009

L'Allemagne a des réserves de gaz | L'argent ne fait pas le bonheur de l'école |

L'Allemagne n'est pas en panne de gaz. 80% du gaz exporté par la Russie vers l'Europe traverse l'Ukraine et l'Allemagne est le premier importateur européen pourtant, avec plus de 35 milliards de mètres cubes contre 23 à l'Italie et 7,6 à la France par exemple. Le plus gros importateur Eon Ruhrgaz fait face à des réductions d'importation « dramatiques », mais la situation reste maîtrisable selon Michaël Glos, ministre de l'industrie, rapporte l'hebdomadaire Stern. Si le gaz russe importé par jusqu'à la Bavières, via l'Ukraine, est « à sec », l'approvisionnement par le biais du pipe-line qui traverse la Pologne reste normale. Les douze réserves de gaz d'Eon ont été mises en service, et il n'y a donc rien à craindre pour l'instant pour l'approvisionnement des ménages et des industries.
Eon fait face à la réduction des livraisons de gaz russe


En Allemagne de l'est la situation est préoccupante pour Verbundnetz Gaz AG (VNG). Aucune importation de gaz russe n'arrive plus à la frontière tchèque, or VNG qui achète 48% de son gaz à Gazprom est le troisième importateur en Allemagne. Mais son approvisionnement ne dépendant pas du gaz russe à 100% les livraisons aux clients devraient se poursuivre sans interruption. Wingaz, un société liée à Gazprom et à BASF s'approvisionne en gaz russe également via le réseau de transit de la Pologne, et possède également les plus grosses réserves d'Europe, au nord de l'Allemagne. Le quart des besoins annuels de sa clientèle est ainsi garanti. Pas de problèmes pour le chauffage des appartements par ces temps de grand froids, donc! Selon l'association des locataires cependant la situation ne serait pas si simple et un foyer sur deux pourrait être touché par les ruptures d'approvisionnement. La chancelière Angela Merkel est intervenue au près de Wladimir Poutine afin que la situation se normalise avec l'Ukraine et que les livraisons de gaz reprennent leur cours normal. Il faut néanmoins tout faire pour réduire la dépendance de l'Allemagne à l'égard du gaz russe, souligne-t-on au Deutsche Institut für Wirtschaftforschung (DIW) l'institut économique de Berlin, selon le Frankfurter Rundschau. Il faut renforcer les économies d'énergie, aménager les bâtiments pour minimiser les pertes de chaleur, abandonner les énergies fossiles qui renforce la dépendance de l'extérieur et favoriser le développement des énergies alternatives. En attendant il faut diversifier l'approvisionnement en gaz et réduire les importations de gaz russe. Le pipe line de la Baltique qui livrera directement celui-ci en Allemagne n'est pas une solution car s'il renforce la sécurité des livraisons il pourrait accroître jusqu'à 60% la proportion du gaz russe dans la consommation de gaz en Allemagne (40% actuellement). Il faudrait au contraire renforcer les importations en provenance du Caucase, de l'Iran, du Quatar, qui détiennent avec la Russie les principales réserves de gaz.

Les crédits améliorent-ils l'école? Les investissements dans la construction la réhabilitation des bâtiments des écoles, l'enseignement, sont prévus dans le second plan de soutien à la conjoncture que doit adopter le gouvernement Merkel. Mais les réactions des économistes à ce propos sont réservées note le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Günther Wößmann s'en réjouit certes car ce sont des investissements qui renforcent la demande intérieure. Mais ils ne conduisent pas automatiquement à l'amélioration des performances scolaires. Celles-ci dépendant avant tout des réformes structurelles indispensables du système d'enseignement. Le renfort de l'autonomie des écoles, et de l'égalité de traitement de des écoles privées et publiques, la centralisation fédérale des examens, la sélection plus tardive des élèves en vue de leur répartition dans les établissements scolaires de niveaux différents. Un scepticisme que partage Kerstin Schneider de l'université de Wuppertal qui estime qu'il est erroné de croire que l'on renforce l'éducation par les investissements matériels. Ce sont en fait l'accroissement des aides aux élèves des milieux sociaux défavorisés, la formation de la petite enfance, l'offre des écoles à plein temps qui permettront de meilleurs résultats. A l'institut d'économie de Cologne on est plus optimiste. Les investissements peuvent avoir des effets rapides, mais le gouvernement doit envisager d'autres mesures que celles prévues jusqu'à présent. Il faut renforcer les grandes écoles en mathématique, en sciences naturelles, multiplier la construction des crèches, renforcer la prise en charge des enfants au dessous de trois ans, comme l'offre d'écoles à plein temps. Tout ce qui peut faciliter la compatibilité entre la vie de famille et les activités professionnelles, comme les investissements dans les établissement et la création de nouveaux postes d'enseignants pourront redonner du souffle à la conjoncture.

mardi 6 janvier 2009

Antisémite injure ou non |Merckle, suicide d'un milliardaire | Porsche majoritaire chez VW | Babelsberg rève de Tempelhof | Rüttgers pour un "fond allemand"

Antisémite contre écrivain porno, injure ou non. Le journaliste polémiste Henryk M.Broder a le droit de continuer à traiter d'antisémite Evelyn Hecht-Galinski, membre de l'association des européens pour la paix, connue pour ses critiques virulente de la politique de l'état hébreu, et fille de l'ex président du consistoire des juifs en Allemagne, selon le jugement du tribunal de grande instance de Francfort. Celui-ci casse ainsi le jugement qui avait accédé au contraire à la plainte de Hecht-Galinski à cet égard, en première instance, en septembre dernier, note le Tageszeitung. Broder avait fustigé celle-ci dans un papier consacré à ses déclarations lors de l'émission de la station de radio WDR, « parler d'Israël ». Il assurait qu'elle n'est qu'une « hystérique qui ne parle pour personne d'autres que pour elle même, et ne profère que des absurdités antisémites et antisionistes ». Hecht-Galinski n'avait pas voulu laisser passer les assertions de Broder sans réagir. Le tribunal de première instance avait jugé que celui-ci dépassait en effet les limites. Les diffamations à l'égard de la plaignante n'ayant plus grand chose à voir avec la polémique. Mais le tribunal de grande instance a estimé lui que les propos de Broder étaient « protégés » par le droit à la libre expression des opinions. Le publiciste n'est pas un novice en la matière. Il est connu notamment pour ses allusions agressives à connotations sexuelles. Il a été condamné notamment pas un tribunal berlinois pour des propos faisant systématiquement allusions aux parties génitales, alors même que le débat n'avait rien à voir avec le sexe ou la sexualité. La tribunal avait rejeté alors sa plainte contre Evelyn Hecht-Galinski -à nouveau- qui s'était permis elle, à cette occasion, de qualifier Broder d'écrivain « porno». La polémique va se poursuivre.

Adolf Merckle le milliardaire se jette sous un train. Il avait perdu un milliard environ en bourse en spéculant sur le titre VW, alors que celui-ci justement ne cessait de coter à la hausse lors de la chute généralisée des valeurs boursières. Les banques lui avaient coupé les crédits et les liquidités, mettant son groupe familial le dos au mur. Après plusieurs mois de négociations il était parvenu à obtenir un crédit de plusieurs centaines de millions pour faire face. Mais les banques ont mis du coup la main sur la gestion de son groupe qui risque d'être démantelé selon le Süddeutsche Zeitung. Celui-ci comprend notamment les matériaux de construction « ciment Heidelberg », le producteur de médicaments génériques « Ratiopharm », le distributeur de médicaments « Phoenix ». Le Magazine Forbes estime la fortune de la famille à 9 milliards d'euros. Merckle était devenu ces dernières semaines la risée des commentateurs.

Le groupe Porsche a pris la majorité du groupe VW. Plus de 50% des actions du groupe de Wolfsburg appartiennent depuis lundi au constructeur de voitures de sport de Stuttgart, détenu par les familles Porsche et Piëch, rapporte Spiegel on line. Le cout de l'achat des papiers serait de 6 milliards d'euros. Porsche devait s'emparer de la majorité de VW avant la fin 2008, mais les cabrioles de l'action VW, avec des hausses de 75%, avaient retardé cette échéance. Porsche compte toujours s'emparer des trois quart des actions de Volkswagen pour contrôler intégralement le groupe automobile. Mais le cosntructeur se heurte aux 20% du capital de VW détenu par le Land de Basse Saxe, avec droit de veto. Une entorse au droit des sociétés selon Porsche et Bruxelles.

Les studios de cinéma de Babelsberg rêvent de l'aéroport de Tempelhof. Le célèbre aéroport berlinois, définitivement fermé au trafic aérien, pourrait devenir le second royaume de la firme de cinéma de Berlin-Brandenbourg qui détient aujourd'hui les studios historiques de Babelsberg ou « tourna » notamment Marlène Dietrich, et qui ont retrouvé une seconde jeunesses aux portes de la capitale allemande au lendemain de la chute du mur. Les hangars d'avions, d'une superficie de 10000 mètres carrés seraient idéaux pour les tournages rapporte le Berliner Zeitung. Babelsberg reste un lieu de pèlerinage et de distraction l'été pour les familles. Il offre attractions, musée, expositions, démonstrations de cascadeurs, décors de tous les âges et visite des studios. Tempelhof offrirait un nouveau domaine au cinéma au centre de la capitale ou pourraient être exposés les décors des tournages célèbres de ces dernières années comme « Sonnenallee ». Le Sénat berlinois examine avec intérêt les propositions de Babelsberg.

Jürgen Rüttgers, ministre président démocrate chrétien de Rhénanie Westphalie, partisan d'un plan Marshall pour les entreprises, note Spiegel on line. Il suggère la création d'un « fond allemand » doté de 100 milliards d'euros, qui pourrait épargner aux entrepreneurs les difficultés d'accès au crédit et aux liquidités, auxquelles elles sont exposées depuis ces derniers mois. Il serait même possible de prendre à l'occasion des participations dans des grandes entreprises cotées en bourse. Rüttgers fait notamment référence à l'exemple de la France ou de telles mesures de soutien aux entreprises ont été prises.

lundi 5 janvier 2009

Deuxième plan: le SPD veut faire payer les riches | L'union chrétienne pour la réduction des impôts | Le drame du skieur Althaus |

« Le SPD veut faire payer les riches », commente le Frankfurter Rundschau . Le vice chancelier social-démocrate, Frank Walter Steinmeier et la direction du parti ont adopté un projet de plan de relance à la veille des négociations avec l'union chrétienne, CDU et CSU, pour le second plan du gouvernement. Au moment ou la CDU et la CSU, se sont entendues pour réduire la pression fiscale des ménages, le SPD propose lui de l' accroître pour les hauts revenus. La tranche supérieure de l'impôt devrait être augmentée de 2%, de 45 à 47%. La mesure toucherait environ 1% des contribuables. Le produit de cette contribution de solidarité des riches serait investie dans la formation, les équipement scolaires et communaux. Le SPD propose également une prime « exceptionnelle » de 200 euros pour chaque enfant, dont bénéficieraient également les titulaires des allocations chômage, Harz IV. Les allocations familiales versées à ces ménages seraient réévaluées selon l'âge des enfants. Le Berliner Zeitung fait également un relevé détaillé des mesures du plan Steinmeier qui propose de réduire de 0,9% la charge des cotisations sociales des salariés. L'état prendrait en charge cette contribution et les recettes fiscales et la cotisation assurance maladie, 7,3% pour les employeurs, 8,2% pour les salariés, serait ainsi ramenée à parité. Le plan du SPD propose par ailleurs une « prime à la casse » pour les vieux véhicules qui s'élèverait à 2500 euros en 2009 et à 1000 euros l'année suivante. Les investissements du plan dont le montant total s'élèverait à 40 milliards d'euros seraient affectés pour l'essentiel à des activités qui assureraient la pérennité de l'emploi, dans le bâtiment, l'artisanat, l'automobile. Les partenaires du gouvernement Merkel qui ont débuté leurs négociations ce lundi devraient pouvoir s'entendre sur les montants et les choix d'investissements. Les mesures fiscales contradictoires proposées par les uns et les autres serviront par ailleurs à alimenter la campagne électorale permanente en Allemagne jusqu'en septembre prochain, ou Steinmeier fera face à Merkel pour la chancellerie.

L'Union démocrate chrétienne s'est entendue quant à elle dans la nuit de dimanche à lundi pour réduire la pression fiscale. Une revendication avancée avec insistance depuis des mois par Horst Seehofer, le nouveau président de la CSU. La chancelière l'excluait encore la chancelière fin décembre devant le congrès de son parti, la CDU. Elle semblait alors faire front commun avec le ministre des finances Peer Steinbrück (SPD). Son « retournement » est une « victoire d'étape » pour la CSU note le Süddeutsche Zeitung et un point marqué par Seehofer dans sa confrontation avec Merkel. Le montant de ces réduction qui resteraient disponibles pour la consommation des ménages s'élèverait à 15 milliards d'euros. Le seuil d'imposition annuel qui est actuellement de 7644 euros serait augmenté de 4% et porté jusqu'à 8000 euros. Le gouvernement s'attaquerait par ailleurs à la grille des taux d'imposition et aux effets pervers de ce que l'on appelle en Allemagne la « progression à froid » (Kalte Progression) de l'imposition, souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce mécanisme peut annuler les hausses de revenus supérieures à l'inflation, en imposant le contribuable au taux au dessus de celui auquel il était soumis précédemment. Il ne ne s'agit pas là cependant d'une réforme de fond du système fiscal, souligne-t-on à la CDU. Les contributions d'assurance maladie seraient maintenues au taux moyen de en vigueur à la veille de la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance maladie depuis le 1er janvier. Une réforme-clé du gouvernement Merkel, qui risque cependant, selon la plupart des experts, coûter plus cher aux assurés. 25 à 30 milliards d'euros de crédits serviraient à contrer les effets de la crise. 10 milliards seraient investis dans le réseau routier et la réhabilitation et l'aménagement des bâtiments scolaires. Un moyen essentiel pour Angela Merkel afin de freiner la croissance du chômage.

Le drame du skieur Dieter Althaus. Le ministre président de Thuringe en vacance a violemment heurté au croisement de deux pistes de ski en descente un skieuse qui est décédée des suites des blessures dues au choc. Elle était mère de quatre enfants. Dieter Althaus(CDU), qui vient du sortir du coma ignore encore les suites de l'accident. Le procureur a ouvert une information pour homicide involontaire. L'accident pourrait marquer la fin de la carrière du ministre président de Thuringe, souligne le Hamburger Abendblatt. Des élections régionales difficiles se tiendront dans le Land en aout. Le SPD et le parti la Gauche menacent la CDU.


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