Bad Würtemberg, heure de vérité pour Stefan Mappus | Coups bas dans la coalition gouvernementale |
jeudi 24 mars 2011 à 09:42 - permalien #840
Mappus a succédé à Günther Oettinger, devenu commissaire européen de l'énergie, en février 2010. Il a un caractère de « boxeur » selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung et un instinct politique sûr selon ses partisans. Mais il a été pris à contre-pied par la révolte des habitants de la capitale du Land, contre le projet immobilier gigantesque Stuttgart 21, qui doit reconfigurer le centre de leur ville autour d'une gare souterraine. Mappus a réagit trop tard, de front, confortant une mobilisation sociale mêlant toutes les couches de la population, dont les Verts tirent profit -Winfried Kretschmann, leur tête de liste pourrait même être le futur ministre-président du land au lendemain des élections de ce dimanche.
En décembre, une médiation entre les partisans et les adversaires de Stuttgart 21, sous la houlette d' Heiner Geißler, ancien secrétaire général de la CDU et frère ennemi d'Helmut Kohl, a ramené le calme et quelque peu dégonflé la révolte (, voir la revue de presse du 12 janvier). Mappus se croyait sauvé. Fukushima a bouleversé à nouveau ses certitudes.
Coups bas au sein de la coalition. La grogne s'accroît au sein de la CDU et de la CSU à l'égard de la chancelière et du gouvernement, souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le mécontentement face au tournant d'Angela Merkel sur le nucléaire se mêle à une profonde colère à propos de l'abstention de l'Allemagne au conseil de sécurité de l'ONU sur la résolution 1973 qui concerne la Lybie. Les craintes de voir la CDU perdre les élections dimanche prochain dans le Land de Bad Würtemberg, s'y ajoutent On prend les précautions en soulignant que c'est le manque de popularité de Stefan Mappus, le président sortant, et son tournant brutal à l'égard du nucléaire dont il était un défenseur acharné avant l'accident de Fukushima qui conduisent à l'échec beaucoup plus que la politique du gouvernement.
Le vice-président de la CDU, Philip Mißfelder, a pris la tête des contestataires de l'abstention de l'Allemagne au conseil de sécurité. Il laisse entendre que le ministre des affaires étrangères Guido Westerwelle songeait même à voter contre la résolution concernant la Lybie. Il aurait été finalement retenu par la chancelière. On dément ces rumeurs à la chancellerie comme au ministère des affaires étrangères. Il n'empêche ! Mißfelder et d'autres critiquent amèrement l'abstention de l'Allemagne, qui met en cause l'a fidelité de l'Allemagne à ses alliances, avec la France, l'Angleterre, les USA.
La décision de retirer tous les navires allemands de Méditarranée afin qu'ils ne soient pas embarqués dans les mesures militaires de contrôle d'embargo des armes à destination de la Lybie accroît encore le malaise. La décision de la chancelière de renforcer l'intervention allemande en Afghanistan, dans le domaine de la surveillance aérienne, afin de décharger les alliés qui utilisent maintenant leurs avions Awacs pour surveiller la Lybie, heurte les libéraux qui ont fait du retrait de l'Afghanistan à la fin de l'année une de leur priorité.
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