Sarkozy, méthode Schröder | Paris et le génocide arménien | "Misère de la Ruhr"
jeudi 22 décembre 2011 à 17:51 - permalien #1059
Sarkozy est dans la même situation que lui, lorsqu'il présenta en 2003 ses réformes. Le modèle français basé sur la croissance par la consommation, financée par la dette, est à bout de course. Le pays risque d'être déclassé par les agences de notation et le taux de chômage a atteint un niveau record. Le quotidien de Francfort cite les propos de Sarkozy : « tous mes efforts consistent à rapprocher la France d'un système qui marche, le système allemand ».
Schröder a préparé le terrain en expliquant dans la presse française que la politique européenne de la chancelière et du président français va dans le bon sens, soulignant même que les décisions du dernier sommet portent « beaucoup plus l'empreinte de l'influence de Paris qu'on veut bien le dire ». Suivant le modèle de son inspirateur Schröder en mars 2005, Sarkozy a convoqué pour le 18 janvier un sommet de l'emploi auquel participeront les employeurs et les syndicats.
Poursuivre ceux qui nient le génocide arménien comme devrait le décider le vote du parlement français aujourd'hui est une mauvaise idée, selon le Tageszeitung. « On ne convainc ainsi que les convaincus et ont renforce les sceptiques au contraire. L'interdiction française renforce les faucons en Turquie au dépend des Arméniens ». Mais là n'est pas le problème du président Nicolas Sarkozy, son seul intérêt est électoral, il vise les voix de la communauté arménienne. Les plaintes d'Ankara et les menaces de boycott n'y changeront rien.
La Turquie devra tôt ou tard reconnaître le génocide dont on commémorera le centenaire en 2015. Le plus tôt sera le mieux. L'état turc devra constituer un fond d'indemnisation des victimes. Sinon il se retrouvera isolé alors que de nombreux responsables politiques dans le monde rendront hommage aux Arméniens à cette date symbolique. « Si la Turquie veut les boycotter tous elle n'aura plus qu'à se retirer de l'économie mondiale. »
« Génocide Basta ! » commente le Tagesspiegel. L'hypocrisie est des deux côtés, la France et la Turquie prétendent défendre l'histoire, la morale, les droits de l'homme... »Mais le projet de loi proposé au parlement français ne tombe pas par hasard, les élections présidentielles sont à horizon proche. Et Nicolas Sarkozy veut gagner des vois en soulignant la responsabilité historique de la Turquie.
Ankara évite comme toujours une analyse réaliste des événements de 1915 et prétend qu'il n'y a pas eu de génocide, Basta ! La crise entre les deux pays va s'aggraver et les efforts en Turquie en faveur d'un travail de mémoire du massacre vont être contrariés. Après quelques pas en avant qu'ils doivent à leur courage, « Les partisans de la reconnaissance du génocide vont être confrontés plus que jamais aux nationalistes. Les adversaires turcs de la réconciliation peuvent remercier Sarkozy. »
"Misérable Ruhr, le Süddeutsche Zeitung (édition papier) commente les dernières statistiques sur la pauvreté en Allemagne, et souligne que la Ruhr est la région à problème numéro un en Allemagne. « On peut y voir la misère, il suffit de parcourir les rues. Pas de voitures brûlées certes et il n'y en aura pas de si tôt. La colère est rentrée, comme une résignation ». Dans certains quartier la participation électorale est à un chiffre. Qu'attendrait on encore de la politique dans ces « zones franches » de démocratie.Â
« On s'est préoccupé pendant des années de réhabiliter les villes à l'est, on croyait que l'ouest s'en chargerait-lui même, ou bien l'ouest a été trop fier pour demander de l'aide ». Le gouvernement du Land s'est réveillé ces derniers temps en adoptant des mesures d'urgence et les grandes entreprises remarquent elles- aussi qu'elles doivent faire quelque chose pour que le sol ne s'effondre pas sous leurs pieds. Cela ne suffira pas à reconstruire.
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