Perquisitions chez l'ex collaborateur de Wulff | Conférence de Wannsee, 70 ans
samedi 21 janvier 2012 à 15:28 - permalien #1080
Les deux hommes entretenaient des relations étroites et Glaeseker aurait passé ses vacances gratis dans les appartements de Schmidt à Barcelone et Banyuls-sur-Mer ou dans sa villa en Espagne. Glaeseker s'occupait alors de l'organisation des « dialogues nord-sud » réunissant les Länder de Basse-Saxe et du Bad-Württemberg de 2007 à 2009. Ces party revenaient à plusieurs centaines de milliers d'euros. Les deux ministres présidents Christian Wulff et Günther Oettinger en étaient les « parrains ».
Le financement des rassemblements est sous le feu des critiques, mais en tant que secrétaire d'état et porte parole du ministre-président, Glaeseker devait refuser tout cadeau à un fonctionnaire. Il a été licencié par Wulff, sans motif officiel, le 22 décembre dernier, au milieu de l'affaire. Wulff l'a remercié de son « intervention remarquable à ses côtés ».
Le parlement de Hanovre poursuivait de son côté vendredi l'examen l'affaire Wulff, rapporte l'hebdomadaire Focus. Le gouvernement de David Mc Allister, CDU, successeur de Wulff à la tête de la Basse-Saxe a reconnu le soutien par Glaeseker d'un rassemblement privé avec des fonds du Land. Les débats avec l'opposition ont tourné à l'éclat.
Le ministre des finances Hartmut Möllring (CDU) s'est exprimé particulièrement crûment, en assurant avoir l'impression de s'être fait arnaqué à l'époque par Olaf Glaeseker. Le parti la Gauche lui avait reproché la veille d'avoir été au courant de l'utilisation des moyens du Land et de s'en être accommodé.
Une accusation rejetée avec virulence par Möllring, menaçant de porter plainte pour calomnie. Les débats du Landtag avaient été suspendus pendant une demi-heure par la CDU et son allié, le FDP. Selon certaines informations récentes, Manfred Schmidt aurait fait une très bonne affaire en organisant ces rassemblements, dont le coût s'élevait à 300.000 euros et les subventions et soutiens rassemblés à 685.000 euros.
Le sponsoring en politique est délicat, souligne le Süddeutsche Zeitung, mais les responsables politiques ne sont pas assez stupide en général pour conclure des contrats qui les mettent hors la loi.
Quant le sponsoring sert à « soigner les relations » il n'est pas délictueux. Et les partis, les congrès, les ministres, les fêtes d'été et autres événements se laissent ainsi cajoler en louant des stands et des espaces publicités pour un coût très élevé en disposant d'une flotte de voitures ou de la nourriture gratuitement, pour laisser leur marque. On peut estimer que c'est une misère de voir le président Wulff n'être pas eulement le premier représentant de l'état, mais également le plus haut représentant de la party-politique. Et que cela ne soit pas délictueux juridiquement n'est pas suffisant.
La présidence est une responsabilité à part, souligne die Welt qui estime que chez Wulff le chasseur de bonnes occases a remplacé l'homme d'état. Le quotidien souligne ainsi que Wulff a trouvé les mots justes pour le 70 ème anniversaire de la conférence de Wannsee qui décida de l'extermination des Juifs d'Europe, il n'a pas pu pour autant faire oublier son affaire....
*Quinze bureaucrates nazis ont organisé il y a soixante dix ans la déportation et l'extermination des juifs, rappelle le Tageszeitung (édition papier) qui a choisi de publier vendredi l'intégralité des minutes de la conférence de Wannsee sur sept pages d'ouverture, et illustre sa première page avec la galerie de portraits des participants.
« Ils dissimulèrent la monstruosité du projet sous des termes bureaucratiques, « évacuation » pour « déportation », « solution finale » pour « extermination ». Le protocole est connu depuis des décennies et sa publication n'apporte rien de nouveau, souligne le quotidien berlinois.
« Mais qui d'entre vous l'a jamais lu vraiment ? » interroge-t-il ses lecteurs. Qui connaît ses termes exacts, et qui sait ce que devinrent ses auteurs ? Le protocole montre que l'holocauste n'est pas l'affaire d'Hitler et des nazis seulement. Au départ ce sont 15 hommes, dont des technocrates spécialistes tout à fait ordinaires, qui ont mis les plans au point, avec ses chambres à gaz et sont Zyklon B. « Il faut se garder de faire des analogies rapides avec les atteintes aux droits de l'homme aujourd'hui.
L'extermination des juifs d'Europe échappe à toute comparaison. Mais le protocole de Wannsee démontre comment des ronds de cuir qui n'ont pas de taches de sang qui collent à leurs mains peuvent planifier des processus effrayants -dans un langage multipliant consciemment les euphémismes- dont personne à la fin ne veut être tenu pour responsable. »
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