Plan de croissance européen "made in Germany"
mardi 5 juin 2012 à 12:54 - permalien #1174
« Les finances publiques solides et la croissance durable en Europe sont les deux côtés de la même médaille » souligne le texte en discussion au sein du gouvernement.
*Le capital de la banque européenne d'investissement devrait être augmenté de 10 milliards d'euros -dont 1,7 milliards provenant d'Allemagne. La Bei pourrait ainsi disposer d'un voume de 180 milliards d'euros, selon son président Werner Hoyer, qui souligne dans le Rheinischen Post "les besoins gigantesques d'investissement en particulier dans les domaines de l'énergie, des réseaux de communications, des équipements Internet à grande capacité". La banque a garanti des prêts à 120000 petites et moyennes entreprises l'an dernier. *Les « Projects-Bonds » sont également évoqués dans le texte en discussion. Il s'agit de titres communs aux états de la zone euro offerts aux investisseurs privés qui permettraient de financer des travaux d'équipements et d'infrastructures. Déjà proposés par la commission européenne et par François Hollande, ils pourraient constituer un premier jalon vers ces euro-bonds que le gouvernement Merkel juge toujours hors de propos aujourd'hui.
Les états membres de l'Union devraient en échange se soumettre à la surveillance et aux recommandations de Bruxelles en ce qui concerne leur politique financière.
*Les fonds de l'Union européenne devraient être utilisés dans la lutte contre le chômage des jeunes. Le gouvernement Merkel soutiendrait ainsi la proposition de la commission d'investir 7,3 milliards d'euros provenant du budget de l'UE sur ce terrain. Les crédits de Fonds social européen pourraient même être reconvertis notamment dans la mise sur pied de centres de formation proche des entreprise,s dans les états les plus frappés par la crise.
*Le gouvernement Merkel envisagerait l'instauration en Allemagne d'une taxe financière. Question sensible car les alliés libéraux d'Angela Merkel s'opposent à toute instauration de la taxe sur les opérations financières proposée par la commission européenne, si elle n'est pas adoptée par les 27 pays de l'Union, dont l'Angleterre. Cette mesure ne figure donc pas dans le texte pour l'instant note die Welt et la coalition gouvernementale a constitué une commission qui devrait élaborer plus modestement une taxe applicable en Allemagne ayant l'aval des Libéraux.
Elle s'inspirerait du "timbre boursier" actuellement en vigueur à Londres et pourrait également taxer les produits dérivés. Ses revenus seront sans rapport avec la taxe sur les mouvements financiers proposée par Bruxelles. Ils ne constitueront qu'une goutte d'eau pour alimenter la croissance. La proposition emportera-t-elle l'adhésion de l'opposition, des Verts et du SPD qui doivent à nouveau rencontrer les partis de la coalition et la chancelière le 13 juin ?
*Le conseil européen devrait examiner estime Berlin les possibilités de renforcement de la coordination de la politique économique et fiscale des pays membres, afin de prendre les premières mesures nécessaires dés 2013. Le texte souligne « l'importance de réduire la dépendance financière du secteur bancaire et de l'état dans certains pays membres ». Les banques au bord du gouffre devant être sauvegardées à l'aide des fonds publics. L'union bancaire pour laquelle milite Bruxelles pourrait être envisagée.
*Les réformes structurelles du marché du travail dans les pays en crise sont enfin incontournables selon le projet du gouvernement allemand. L'age de la retraite doit ainsi être adaptée à l'espérance de vie et les contrats de travail devenir plus flexibles. Rien de nouveau sur ce plan.
C'est un catalogue de mesures de la dernière chance au moment ou l'horizon s'assombrit également pour l'économie allemande, qui comptait jusqu'à présent sur le dynamisme de ses exportations dans les pays en développement, de la Chine au Brésil, pour conjurer la léthargie de l'économie européenne. Angela Merkel répond donc aux pressions venus de Paris, d'Athènes, de Madrid, ou Rome. "Pendant deux ans l'Allemagne a fait comme si la crise de l'Euro ne la concernait pas directement. Son économie fleurissait et le nombre des chômeurs ne cessait de se réduire". C'est la fin de l'illusion allemande commente der Spiegel.
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