Die Zeit exprime les doutes sur le contrat de génération | Les parents d'élèves remettent le modèle scolaire en cause


Dans le débat autour de la retraite complémentaire lancé par Ursula von der Leyen, il ne s'agit de rien d'autre que de justice sociale, commente die Zeit (édition papier) cette semaine. Est-il juste qu'un salarié qui gagne moins de 2500 euros se retrouve après 35 ans de travail avec une retraite inférieure au minimum de ressource de 688 euros ? Qu' un retraité doit aller chercher de l'aide aux services sociaux. Non, cela choque notre attente d'une vie de travail qui doit s'achever par une retraite méritée.
Et pourtant la solution que propose la ministre du travail d'un minimum de 850 euros par mois -pour ceux qui ont dépendu du régime de retraite au moins pendant quarante ans et ont cotisé au moins trente ans, ndr-, crée de nouvelles injustices.
Les cotisations seront plus lourdes pour la financer. « Et en dehors du fait que cette retraite complémentaire ne touchera même pas ceux qui en ont le plus besoin, elle contredit le principe selon lequel ceux qui cotisent plus, perçoivent plus, plus tard.
« Mais la plus grosse injustice est bien que cette retraite complémentaire place le bien être des vieux au dessus de celui des jeunes, et la domination de ceux qui ne travaillent plus sur ceux qui travaillent. La démocratie se plie à la démographie, sert d'abord les plus nombreux et les vieux seront bientôt la majorité. »
La solidarité entre générations est en jeu, elle implique que la jeune génération se soucie de l'ancienne. Ceux qui travaillent cotisent pour ceux qui ne travaillent plus et sont à la retraite aujourd'hui. « Mais qui commence à travailler aujourd'hui, sait déjà qu'il a peu de choses à attendre de la retraite qu'il touchera quant à lui plus tard. » Devra-t-il cotiser toujours plus, bien qu'il perçoive toujours moins ?
La fonction des précédentes réformes du système des retraites visait précisément à les réduire afin qu'elle restent finançables. Car le tournant démographique -la chute de la natalité- implique que « de moins en moins de cotisants contribuent pour de plus en plus de retraités. » La retraite complémentaire privée (initiée sous le gouvernement de l'ex chancelier Schröder par le ministre du travail, Riester) visait à prévenir la misère des seniors. Visiblement cela ne marche pas. La réforme a été trop dur ou la "retraite Riester" trop fragile.
« Mais accroître encore la charge des cotisants actifs est insupportable. « Ma génération » -la commentatrice de die Zeit à 29 ans- doit faire face à trois défis : la dette, l'environnement, la démographie. » Elle hérite de plus de 2000 milliards de dettes réalisés par des « parents qui ont reporté l'épargne à plus tard et préféré consommer. Nous les jeunes ne devrons pas seulement payer la dette, mais aussi sauver le climat dégradé par le toujours plus de croissance et de bien être des générations précédentes. Et nous devons en plus s'il vous plaît nous multiplier le plus vite possible, car les anciens n'ont pas fait assez d'enfants. Et quoi encore ? »
Autant de défis sont totalement contradictoires avec le sentiment de la jeune génération, pleine d'incertitude et qui ne croit plus que cela ira mieux pour elle que pour les parents. Ou la génération actuelle pourrait-elle trouver la force nécessaire quand il n'y a aucune perspective de maîtriser les dettes du passé. Elles sont telles qu'une vie n'y suffirait pas. « C'est un sentiment d'impuissance qui s'installe, dangereux parce qu'il peut éclater en révolte à n'importe quel moment. »
Que faire alors ? Faut-il dénoncer le contrat des générations ? Non mais le rendre plus juste. » En ce qui concerne la retraite par exemple, la misère des seniors doit être du ressort de toute la société. Le point de départ pourrait être une retraite minimum garantie, plus élevée que le revenu social minimum et financée par l'impôt auquel tous contribuent.
Ce serait un pas vers plus de justice entre les générations. Pour faire plus il faudra une rébellion. Et pour cela il faut des responsables politiques qui exigent toujours plus des jeunes au nom de la justice, comme Von der Leyen. »

*3000 parents d'élèves ont été consultés par l'institut de recherche sociale TNS Emnid sur leurs souhaits pour l'école que fréquentent leurs enfants, rapporte le Berliner Morgenpost (édition papier). Leurs réponses sont largement favorables à la politique de réforme scolaire des sociaux démocrates et des Verts qui favorisent l'enseignement commun, contre la sélection précoce dés le primaire que défend toujours la CDU -qui ne détient plus que deux postes de ministres de l'enseignement sur les 16 Länder.
L'école à plein temps l'emporte également contre le modèle allemand classique des cours concentrés sur la mi-journée.
70 % des parents aimeraient pouvoir inscrire leurs enfants dans une école à plein temps -ouverte jusqu'à 16, 17 heures et non jusqu'à 13h30 comme c'est le cas en général. Ils étaient 59 % il y a deux ans. Un quart des parents seulement défendent l'école classique dans lesquels les cours sont concentrés sur la mi-journée avec une seule longue pause, l'après midi étant libre.
Les trois quart des parents consultés s'opposent à la pratique actuelle de sélection des enfants dés la quatrième classe (Cm2 en France) soit pour les lycées préparant au bac ou les collèges d'enseignement technique professionnel. 60 % sont pour une sélection reportée à la 6 ème classe (5ème), 15 % pour une sélection à partir de la neuvième classe (la seconde). 82 % jugent très important que tous les enfants en Allemagne aient les mêmes chances de réussite scolaire...
79 % des parents d'élèves qui fréquentent un Gymnasium, et préparent donc l'Abitur -le bac ou la maturité-, souhaiteraient un retour à la scolarité étalant les études sur neuf ans et non huit comme c'est la tendance ces dernières années.


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