Revue de la presse allemande

Le SPD reste stable avec 21,5%, le parti la Gauche, die Linke, également avec 23,7% contre 24,1% en 2006.
Les Verts quant à eux font un bond de 3,6 à 7%, ce qui leur permet d'entrer au parlement régional.
Les néos nazis du NPD enfin avec 4,8%, ratent la barre des 5% et l'entrée au Landtag. Ce qui est une défaite pour eux.
Le SPD est placé devant un choix difficiel il y a incontestablement une majorité à gauche au Landtag (52% environ). Mais il ne veut pas être l'allié junior du parti la gauche, die Linke, dans une coalition emmenée par un ministre président de ce parti. Reconduire la grande coalition sortante avec la CDU n'est pas forcément le rêve non plus. Le surplace des sociaux démocrates par rapport à 2006 le démontre. (voir à ce sujet "trois majorité possible et un tabou" dans mon Berlinblog).
« La Saxe-Anhalt n'est pas un Land type de l'Allemagne. La chute du FDP, le renforcement important des Verts, la stabilité relative de die Linke ont de quoi faire réfléchir Angela Merkel, souligne le Berliner Morgenpost (édition papier). Guido Westerwelle a incontestablement laissé des plumes dans la ville natale d'Hans Dietrich Genscher.
Cela peut indiquer que les électeurs avaient une bonne opinion de la grande coalition sortante CDU/SPD et qu'il souhaitaient sa reconduction." Mais cela peut tenir aussi au tournant brutal du FDP vis à vis de l'énergie nucléaire.
Le parti libéral était encore cette automne le champion de la durée de fonctionnement des centrales."
Le SPD lui n'a pas progressé à l'inverse des dernière élections régionales, à Hambourg en février en particulier, ou il avait su capter les voix d'électeurs de la CDU, des Verts, et d'abstentionnistes, à la suite de l'échec de la coalition CDU/Verts.
"Mais à Magdebourg ou le SPD siège avec la CDU au gouvernement, sa tentative d'être en même temps «l' opposition », est un échec."
Pertes de la CDU, chute du FDP, renfort des Verts et stabilité de die Linke, Le tout est de mauvais augure pour le ministre président démocrate chrétien Stafan Mapus qui affronte les électeurs le week-end prochain.

*La guerre en Lybie a remplacé la catastrophe nucléaire de Fukushima aujourd'hui en une de la presse. Les opinions sur l'engagement et l'abstention allemande restent partagées. « Obama ne voulait pas de cette guerre contre le régime de Kadhafi. Mais il ne pouvait pas laisser écraser l'insurrection en Lybie",
note le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Cette coalition d'états à laquelle l'Allemagne ne s'est pas associée se serait elle engagée dans une aventure malheureuse qui ne la concerne pas, et ne mets pas en jeu ses propres intérêts ?
Le ministre des affaires étrangères allemand lui même devrait comprendre que le soutien à la liberté et la démocratie qu'il est allé lui même affirmer au Caire récemment ne suffit pas face à un autocrate qui écrase son peuple ». C'est ce qu'a fait Kadhafi.
Ceux qui ont décidé d'intervenir ont pesé les conséquences respectives de l'intervention et de l'attentisme. Le retour à la glaciation du monde arabe serait lourd de conséquence et ne serait pas moins catastrophique. Y compris pour l'occident."
L'attitude allemande est une décision de la chancelière, note le Frankfurter Allgemeine dans un second éditorial. Et les critiques qui se font entendre au sein du groupe parlementaire de la CDU/CSU le savent, de Ruprecht Polenz, ex secrétaire générale de la CDU à Norbert Lammert, président du Bundestag.
Ils critiquent pour la première fois leur présidente dans une question de politique étrangère et de sécurité. Angela Merkel en demande beaucoup en effet en quelques semaines aux adeptes de la politique traditionnelle de l'Union, avec l'abrogation du service militaire, puis avec la sortie forcée de l'énergie nucléaire.
"La coalition noire-jaune veut elle renouer avec le succès sur la base d'une politique rouge-verte ? le chancelier Schröder pouvait au moins s'appuyer sur le non français contre l'intervention en Irak en 2003 au sein de l'Otan et de l'Union. Westerwelle -et avec lui la chancelière-, n'a plus que la Pologne."
« Un monde sans Kadhafi serait meilleurs, on peut facilement s'accorder la dessus, réplique le Frankfurter Rundschau (édition papier). Les bombes ont été lancées sur la Lybie à peine la résolution de l'Onu votée, transformant une guerre interne à un état en une guerre entre états. Sans pour autant que la fin de la dictature soit en perspective.»
Les premières attaques aériennes ont été aussitôt critiquées en raison des victimes civiles qu'elles ont provoquées, alors que le but de l'opération est justement leur protection.
La Ligue arabe elle même a exprimé ses critiques alors qu'elle s'est associée à la résolution de l'Onu.
« L'intervention en est à ses débuts et l'on débat déjà de ses objectifs et de la nature des opérations militaires qu'elle autorise. Comme de l'avantage qu'apporte réellement aux insurgés le fait que les troupes du dictateur ne peuvent désormais les attaquer « que » du sol. » L'intervention des alliés signifie l'élargissement de la zone de combat, et non sa réduction. Les Européens ont évité dans le passé justement d'affaiblir Kadhafi par des moyens pacifiques, économiques. Cela aurait été plus simple. "Ces oublis sont dissimulés maintenant par une intervention militaire".
« Nous ne voulons rien avoir à faire avec l'Allemagne », le Berliner Morgenpost(édition papier) titre ainsi un reportage de son envoyé spécial à Bengazi (édition papier), au lendemain des première frappes. « Ceux que nous apprécions le plus ce sont les Français, puis les Britanniques et les Usa ensuite explique un habitant. Mais les Allemands et les Grecs non merci. Depuis le début les Allemands avant tout ne voulaient pas nous soutenir. . Honte à eux ».
Les quotidiens eux mêmes sont divisés en leur sein. le Berliner Zeitung qui faisait samedi l'éloge de l'abstention du premier ministre Westerwelle, commente aujourd'hui au contraire: « l'engagement en Lybie est justifié ». Dans le cadre du printemps arabes, la révolte de la jeunesse fut opprimée et combattue si brutalement en Lybie par le colonel Kadhafi, que seule une aide étrangère massive pouvait éviter le pire. Regardez Bahrein et le Yemen, Kadhafi frappait également les autres mouvements démocratiques arabes en faisant la guerre brutale à son propre peuple".